Saviez vous que la seule demande de constitution de partie civile était celle déposée dès 2018 par l’Association ND de Riaumont qui tenait à être aux côtés de victimes potentielles ?

Non seulement il n’y a pas de pédophilie dans la communauté de Riaumont, mais les media vous ont-ils dit combien d’anciens se sont portés partie civile dans les plaintes pour “violences légères sans ITT”, même après 12 années d’enquêtes et plus de 300 rapports interrogeant des jeunes particulièrement difficiles ou rebelles. Avez-vous une idée du nombre de pages que représentent plus d’un millier d’heures d’audition par des Officiers de Police Judiciaire ?


Objet : Village d’enfants de Riaumont
Copie à Maître Eric Morain

     le 23 avril 2019

Madame le Juge

Ayant appris que plusieurs centaines d’auditions d’anciens de Riaumont comme moi ont donné lieu à des poursuites contre des religieux de la communauté de Riaumont, je tiens à vous faire part de la façon dont s’est déroulée la mienne.

L’inspecteur de la brigade criminelle qui m’a auditionné pensait en me recevant avoir affaire à un opposant à Riaumont. J’avais en effet demandé à être entendu après avoir échangé avec un ancien, resté mon ami, qui avait témoigné à charge, ce qui m’avait révolté. C’est donc en me recommandant de cet ancien que j’avais été reçu.

Au moins quatre éléments m’ont donné l’impression que l’enquête était faite de manière partiale  :

  • Dès mon arrivée, une fois installé, l’enquêteur me dit : « pour que les choses soient claires, je tenais à vous dire avant que débute cette audition, que je souhaite que cette école soit fermée ».
  • J’ai été interrogé sur chacun des religieux et encadrants de Riaumont. Quand l’enquêteur m’a demandé mon avis sur le Père Hervé, je lui ai dit que je ne me rappelais pas l’avoir vu lever la main sur un élève, il m’a répondu : « détrompez-vous, c’est l’un des pires ! ». C’est ce type de phrase en contradiction totale avec la réalité bien connue de tous les anciens de Riaumont qui m’a conforté dans l’idée que ces auditions n’étaient qu’à charge.
  • Au cours de nos échanges qui ont été étalés sur deux journées (1 jour complet + 1 matinée !), j’essayais de garder un œil sur le compte rendu écrit de mon témoignage. Après avoir répondu à une question concernant des violences supposées exercées, en indiquant que j’avais dû au cours de ma scolarité prendre une baffe ou deux bien méritées, je me suis aperçu qu’il avait été écrit que je me plaignais d’avoir subi des corrections régulières.

J’ai donc dû demander que cela soit modifié. Lorsque j’ai indiqué à l’enquêteur que j’étais surpris que mes propos soient déformés de cette manière, il m’a répondu qu’il voulait synthétiser. Je vous laisse imaginer qu’il est donc possible que sur un temps aussi long, d’autres modifications aient pu m’échapper.
J’ai eu le loisir de relire ma déposition sur un coin d’imprimante et n’ai pu en conserver une copie. J’imagine également que d’autre anciens moins « préparés » ont été également bernés de la sorte.

  • Au moment où l’inspecteur me raccompagnait à l’ascenseur à la fin de l’audition, celui-ci m’a également indiqué que si Riaumont ne fermait pas à cause de la justice car beaucoup de faits étaient prescrits, les médias se chargeraient de le faire.

Je m’étonne d’une telle partialité dans des enquêtes. Est-ce une procédure normale, l’instruction étant censée se faire « à charge et à décharge » ?
Restant à la disposition de la Justice, veillez agréer Madame le juge mes salutations distinguées.


Il y a-t-il pu y avoir des corrections trop rudes ? Il faut d’abord bien remarquer le fait que ces quelques mesures disciplinaires reprochées n’ont causé aucun dommage aux jeunes concernés. Où sont les photos ou les rapports médicaux de ceux qui accusent ? Et que ces interventions disciplinaires eurent lieux le plus souvent en situation d’état de nécessité, face à une violence ou des actes graves, aux fins de protéger les élèves d’autres élèves. Il ne s’agit donc pas de violences systémiques ni de corrections déplacées mais de mesures disciplinaires légitimes et en dernier recours absolu.

Il ne s’agissait en aucun cas d’une règle éducative, mais bien d’une réponse spontanée, nécessaire et proportionnée des frères et pères qui représentaient l’autorité face à des élèves particulièrement turbulents ou violents. Riaumont ne se reconnait aucunement dans un système éducatif généralisé qui serait basé sur des violences, mais bien plutôt des valeurs bienveillantes du scoutisme qui entraîne au dépassement de soi.

Il ne s’agit donc nullement d’une violence gratuite ou excessive sur les élèves. Quand seront rendu public les résultats de cette énorme collecte judicaire de témoignages, nous pourrons même mettre au défi de trouver dans n’importe quelle autre Maison d’Enfants à Caractère Social autant d’anciens qui en disent du bien. La plus part de ces jeunes ont précisé qu’ils trouvaient ces sanctions justes et proportionnées, sans qu’il y ait de système pervers de punition.

Pourtant c’est leur témoignage qui a été retenu dans ces poursuites contre les religieux actuels, sans même les en avertir, comme s’ils nous accusaient à charge. On pourrait déjà citer des dizaines de noms d’anciens qui sont tombés de haut lorsqu’ils ont appris que certaines de leurs phrases étaient retenues contre nous, et que leur nom était cité dans les personnes interdites de fréquenter par le contrôle judiciaire.

Se pose dès lors la question de l’exactitude et de l’authenticité des propos apparaissant dans les procès-verbaux d’audition d’élèves, parents ou témoins, pourtant à la base même de ces mises en examen pour « violences légères sans ITT ». Il y aurait matière à contester la légalité de ces enquêtes préliminaires, tel que le réquisitoire introductif de l’instruction, si vague et peu circonstancié. Force est de constater (cf. lettre ci-dessus) que des éléments du dossier démontrent que les accusations de jeunes furent souvent déformées, décontextualisées.


Mais après tout cela, même avec un non-lieu ou une amende symbolique, certains nous suspecteront toujours demain. Comme ces journalistes qui le font encore au sujet de la mort en 2001 de notre cher petit Romain.

 

Toute personne honnête peut remarquer des irrégularités alarmantes d’une enquête biaisée. Il est grave que des témoins et victimes elles-mêmes aient observé et alerté le magistrat instructeur sur des propos tenus par certains enquêteurs, sans que cela n’engendre pourtant de réaction. Il apparaît pourtant une animosité évidente de certains enquêteurs envers l’institut de Riaumont et une volonté flagrante de fermer cette institution (cf. lettre ci-dessous).

Voilà pourquoi nous avons fait face à la tempête médiatique, en publiant plus d’une centaine de témoignages comme celui ci-dessous (voir pdf de 2019). Afin d’éclairer les gens honnêtes qui ne se laissent pas manipuler par les journalistes en quête de scandales, ou des présupposés idéologiques.