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𝗻°𝟵 /𝟭𝟬 [𝕤é𝕣𝕚𝕖 𝕗𝕒𝕔𝕥-𝕔𝕙𝕖𝕔𝕜𝕚𝕟𝕘 >>< livre d’Ixchel Delaporte]
Les témoins amnésiques d’Ixchel Delaporte
Ils ne se souviennent plus des veillées !
Ixchel Delaporte interroge des témoins frappés d’une amnésie particulièrement invasive, dont on se demande si elle n’est pas volontaire.
Cette amnésie amène Ixchel Delaporte à se fourvoyer très loin de la réalité lorsqu’elle présente sa version alarmiste de la vie quotidienne au Village d’Enfants de Riaumont :
Page 70 : “À force d’entendre les anciens raconter des heures de travaux forcés et de punitions, il est évident que les documents officiels où figure l’emploi du temps que Riaumont communique aux pouvoirs publics comportent, sinon des mensonges, de sacrées entorses à la vérité (…).
Aucun témoin ne mentionne la veillée de groupe de 19 h 45 avec ces options : jeux organisés chants / mime-expressions-marionnettes / travaux manuels / histoire conte documentation / projection film / religieuse / libre.“
Alors puisque Mme Delaporte n’a pas trouvé de témoins, consultons à nouveau le dossier des 133 pensionnaires auditionnés par la police dans le cadre de l’enquête sur les violences légères . Il donne au sujet de ces veillées un complément d’information assez rassurant.
A la question des enquêteurs demandant comment se passent les soirées et les nuits au sein de l’internat, les réponses affluent , manifestant que le programme des veillées était varié :
Guillen V. (1993-1997) déclare : “Chaque soir, il y avait des activités différentes. Il y avait des veillées lecture, histoire ; film.”
Felix B. (2015-2019) précise : « Le soir il y a la veillée.
– Le lundi c’est guitare, porterie (avec Frère Olivier). Bibliothèque.
– Le mardi il y a peinture de blason, poterie et jeux de société et Warhammer.
– Le mercredi c’est documentaire et jeudi ou vendredi c’est film.
– Le samedi et dimanche, de temps en temps, y a un film aussi.
– La nuit ça se passe très bien à l’internat.”Gislain V. (1993-1997) dit de même : “Nous faisions des veillées après dîner. Il y avait des veillées film, études, histoire racontée par un père. Nous faisions aussi nos blasons. Ce n’était jamais la même veillée tous les soirs. La veillée dure 01h00 voire 01h30. Nous faisions ensuite la prière dans le réfectoire du dortoir et nous allions nous coucher.”
Edouard F. (2009-2011) se rappelle de différentes soirées : “Le dîner finissait vers 20h00, ensuite selon le soir il y avait des activités différentes : le mercredi et le jeudi ou vendredi, il y avait cinéma style documentaire ou un film « sérieux» et le jeudi c’était un film plus détente. Le lundi soir il y avait des activités proposées. Comme le village était médiéval, il y avait un atelier Blason. Il y avait des jeux de société, foot ou lecture ; mardi soir, c’était sport foot, basket ou atelier Ferme, élevage des poussins par exemple.”
Xavier L. (2010-2011) confirme les horaires : “…ensuite c’est le dîner et les veillées de 1h. 1h.1/2 . Par exemple bibliothèque, calligraphie, dessin, blasons, ou sport. -Ensuite c’est le coucher vers 21h.-21h.30, avec extinction des feux à 21h.30.”
Steven P. (1996-1997) dit que : “Après le repas, on faisait des veillées où on chantait, certains faisaient activité tambour, quand c’était la période pour préparer la fête de Saint Nicolas. Après les activités, on se lavait, on faisait la prière.”
Lionel D. (1992-1999) précise : “salle de veillée… Comme son nom l’indique, il s’agissait d’une salle destinée à recevoir les enfants qui pouvaient lire, chanter ou écouter une histoire pour les plus petits. De plus, une fois par semaine, nous pouvions y visionner un film.“
Ce programme hebdomadaire laisse le plus possible la liberté de choix aux enfants :
Leonard L. (2017-2019) donne des exemples : “Il y a la veillée, le soir après le repas où on fait des activités que l’on choisit… Il y a musique, poterie, peinture de blason, bibliothèque et chant. Moi je fais un blason. Dans les veillées on peut faire aussi de la musique. Le frère Thomas joue de la trompette et le Père Dominique joue de la guitare. Il a quatorze guitares.”
C’est aussi ce que déclare Corentin V. (2017-2019) : “Après on va en veillée. Pendant une heure il y a plusieurs activités de proposées. Il y a chant, Warhammer, Guitare, Poterie ou Bibliothèque. Le mardi il y a aussi Blason (peinture d’un bouclier). On retourne au dortoir.”
Georges dP. (2015-2019) confirme que : “De 20H00 à 21H00, on a une veillée, soit on fait des figurines, soit bibliothèque, soit poterie, on choisit ce qu’on veut faire.”
Nino D. (2011-2015) en garde un bon souvenir : “A 19h00 nous allions manger, et à 20h00 on avait la veillée, c’était soit un film pour le jeudi soir, ou dans les salles on faisait des jeux de sociétés avec les religieux, ou du foot en été pour ceux qui voulaient faire du sport.”
Basile G. (1995-1997) se rappelle que : “Le Père Argouarc’h on le voyait une fois par semaine. Il était présent pour les veillées. Il nous racontait une histoire par semaine. »
« Nous avions conçu la veillée « escargot », pour ceux qui étaient volontaires pour aller travailler un peu plus. Puis pour ceux qui étaient en retard sur leurs devoirs il y avait une redite d’études à la place des veillées à thèmes, c’était appelé les veillées « limaces »“.
Voilà qui devrait rassurer ceux qui s’imaginent comme Ixchel Delaporte que l’éducation de Riaumont “ne laisse aucune place à l’autonomie” (p. 210) !..
Se faire priver de veillée pour cause de travail scolaire non fait est d’ailleurs une punition redoutée. Quand les policiers demandent aux anciens pensionnaires quelles étaient les punitions et les sanctions en cours au sein de l’institution ils s’entendent répondre :
Laissons la parole à nouveau à Flavio D. (1997-1998) : “Il y avait des privations de veillées. Plus rarement on ne pouvait pas retourner dans la famille. Personnellement je n’ai jamais eu cette punition”
Bob D. (2016-2019) dit : “On a des veillées le soir aussi. Le lundi et mardi soir moi je joue de la guitare. Le mercredi soir on a un documentaire si on a rendu nos devoirs à temps. Le jeudi ou vendredi soir on a un film.”
Quand à Baptiste D. (1991-1995) il se rappelle de même qu’au début des années 1990 : “Le repas à 19h00 il me semble, et à l’issue il avait une veillée où nous faisions des petits travaux manuels, nous regardons des films, des devoirs pour ceux qui étaient en retard, voire même des veillées histoires, Le coucher était à 22h30… La première punition c’était la privation des veillées sympas.“
Ces veillées font l’objet d’une attention particulière de la part de l’encadrement qui y voit un moyen important de cohésion du groupe et de formation de chacun :
Jérôme D. (1989-1997) décrit encore : “Une veillée, c’était un temps d’activité encadré (pyrogravure… etc.) qui se terminait pas la prière. même si on avait pu se disputer ou être disputé dans la journée, le soir et à la veillée, il y avait toujours une super ambiance.”
Felix C. à la même époque (1992-1994) dit : “Après le dîner, souvent nous faisions des travaux manuels, dessins pyrogravure etc. Une forme de veillée. A la fin de la journée, il y avait une prière groupée, devant la cheminée, où il arrivait au père Argouarc’h de nous raconter une histoire, de nous bénir et de nous embrasser avant que nous allions nous coucher. Je précise que ça c’est un bon souvenir, cela créait une forme de lien de paternité. Il y avait une vraie unité à ce moment là.”
Quand on demande au père de Raphaël C. (2013-2014) de décrire les soirées de son fils à l’internat, il répond : « ” Il y avait souvent des veillées. Des présentations de programme, un petit discours du Père. C’était à la fois de la distraction, de la réflexion.”
Samuel M. (2015-2019) déclare de même : “À 19h30 on arrête de manger pour faire la vaisselle jusqu’à 20h et après on part pour différentes veillées genre Warhammer, bibliothèques et trucs comme ça. Le mercredi on a un documentaire ou on est collés en étude, le jeudi soir c’est film ou colle aussi et le vendredi soir on est en général chez nous. On se couche à 21h sauf quand c’est film où là on va se coucher à 22h30“.
Ces veillées prenaient régulièrement une dimension plus importante d’ouverture et de socialisation, à l’occasion de fêtes largement ouvertes au public, qui afflue régulièrement dans le Village.
Jérôme D. (1989-1997) se rappelle : “La tour de gauche servait à ranger les déguisements, car on faisait régulièrement des veillées costumées auxquelles étaient conviées énormément de gens des environs: des spectacles, comme le village de Noël par exemple.”
et Loevan dA (1992-1994) précise : “La Saint-Nicolas et le village de Noël. C’est le regroupement annuel. C’est également ouvert aux personnes extérieures c’est comme une kermesse.”
Le père de Raphaël C. (2013-2014) y est venu aussi : “village de Noël qui était une grande fête. Il y avait beaucoup de monde des parents et des gens du voisinage. Il y avait une crèche vivante et des ateliers de présentation partout.”
Monsieur Ludovic C. (bénévole) témoigne de même : “surtout pour le village de Noël qui est assez réputé. Ce village est assez connu. Beaucoup de monde y vient parfois même du bout de la France. Le public qui vient est de toute nature mais ça nécessite pas mal de travail pour le préparer. Maintenant, il y a aussi beaucoup d’extérieurs qui vient aider et donc au final, les tâches sont assez bien réparties.“
Mais très quotidiennement, ces veillées sont plus simplement le moment de la préparation au sommeil réparateur… et donc un élément essentiel de la journée !
Nino D. (2011-2015) résume ainsi ses soirées : “La veillée durait une heure, et à 21h00 on rejoignait notre dortoir, on se rassemblait dans la petite salle avec le père pour faire la prière qui durait 10 minutes, et on allait se coucher. Quand on était couchés, il ne fallait plus parler.”
Serge B. (1990-1991) a lui aussi bien vécu ces fins de journée : “Il y avait une récréation après le dîner, la veillée, une petite activité, la prière et on allait au lit avec interdiction de parler.”
Célestin M. (2018-2019) déclare : “Après le dîner nous faisons une « veillée » pendant une heure. Il y a poterie, petit train, nous pouvons jouer avec des figures. Et vers 21 h00 nous allons au dortoir pour nous mettre en pyjama, nous faisons la prière et après nous nous couchons.”
Leonard L. (2017-2019) ne dit pas autre chose : “Il y a une veillée après le repos du soir, où on nous fait faire des activités manuelles ou artistiques (maquettes, poterie, chant…). Elle se finit à 21h. On se met en pyjama, on se lave les dents, on dit la prière du soir et on se couche. Il est 21h45.“
Le lecteur nous pardonnera ces longueurs, mais il est important qu’il comprenne à quel point l’idéologie de madame Delaporte l’emmène hors de la réalité concrète et quotidienne telle qu’elle apparaît dans les dépositions dont l’authenticité est garantie par le sceau de la police.
Madame Delaporte a écrit 300 pages sur une œuvre d’enfants qu’elle n’a jamais connue… et dont elle ne veut rien connaître en dehors des médisances, happée qu’elle est par son désir d’instrumentaliser au service de sa haine de la religion catholique les “fantômes”, et la “hantise” (p. 20.) de ses pauvres témoins.…
Les témoins amnésiques de Mme Delaporte 2/3
Ils ne se souviennent plus des études !
Il ne faudrait pas conclure de ce qui précède que la formation scolaire des pensionnaires de Riaumont était négligée. Toujours sur cette même page 70 du chapitre 5 de son ouvrage Madame Delaporte écrit :
Page 70 : “les documents officiels où figure l’emploi du temps que Riaumont communique aux pouvoirs publics comportent, sinon des mensonges, de sacrées entorses à la vérité (…).
Quelques anciens évoquent des devoirs faits avec un éducateur ou un prêtre mais jamais en collectivité, comme cela est affiché.“
Nous pourrions renouveler l’exercice précédent en citant par dizaines des témoignages contraires du dossier “Riaumont 1982-2019”, mais il est plus simple et efficace de produire la contradiction qui vient des témoins qu’Ixchel Delaporte a pris elle-même soin de collationner et de citer, ce qui en dit long sur le sérieux de son enquête.
On a lu dix lignes plus haut (p.70) , le rapport d’un inspecteur de la direction de l’Éducation surveillée, extrait d’une archive de 1977, qui atteste que “les quatre directeurs d’école de Liévin” scolarisant les pensionnaires de Riaumont “ont confirmé que leurs études étaient bien suivies” ; ce qui pourrait suffire à clore le débat.
Mais Ixchel Delaporte fait mieux encore en relayant bruyamment les récriminations de quatre potaches paresseux qui … se plaignent de la contrainte scolaire qu’ils ont subie à Riaumont… nous renseignant efficacement au passage sur l’existence effective des études collectives.
“Le samedi matin, on avait l’étude pour faire les devoirs“.
Dorian p.105“Après l’école on faisait notre étude sous haute surveillance.” Louis (p.251).
Ixchel Delaporte elle même écrit (p. 314) : “Rebelle, François est souvent puni, obligé de se rendre en salle d’étude « aux soirées limace » pour rattraper le retard scolaire. Ceux qui avaient bien travaillé pouvaient regarder la télévision…”
Les heures d’étude… Louis explique : “On n’avait pas le droit de sortir tant que le chef ne validait pas les devoirs… Je passais donc 5 ou 6 heures à travailler” Louis (p.332).
Cette journaliste ne s’est donc pas relue ni ne s’est fait relire par un correcteur tant soit peu critique. Voilà qui manifeste le caractère brouillon de son travail de rédaction ; voilà surtout qui met en lumière sa volonté maladive de dénigrer tout ce qui se fait à Riaumont sur la base de détails foncièrement contradictoires, donc parfaitement insignifiants.
La déontologie défaillante de madame Delaporte décrédibilise radicalement son travail éditorial.
Les témoins amnésiques de madame Delaporte 3/3
Ils ne se souviennent plus des activités !
Toujours dans cette même page 70 du livre…
Page 70 : “il est évident que les documents officiels où figure l’emploi du temps que Riaumont communique aux pouvoirs publics comportent, sinon des mensonges, de sacrées entorses à la vérité (…).
Quant aux jeudis, journée sans école, le Village détaille : « Le jeudi une fois par mois, sortie exploration, enquête présentée sous forme de jeu. Les autres jeudis : grand jeu, visite d’établissements (confiserie, cimenterie, tuilerie, mine image, etc.). » Là encore, personne n’a gardé de souvenirs plaisants d’un jeudi, d’une de ces activités ou d’une quelconque sortie.”
Alors puisque elle n’a pas trouvé de témoins, consultons à nouveau le Dossier des 133 pensionnaires auditionnés par la police dans le cadre de l’enquête sur les violences légères . Il donne au sujet de ces activités un complément d’information abondant. Ce n’est pas le Village de Riaumont qui commet des entorses à la vérité, c’est Ixchel Delaporte.
Les témoignages reçus par la police décrivent une pension au programme d’activités ludiques plutôt bien fourni… L’énumération, qui risque de paraître fastidieuse, est loin d’être exhaustive !
Pour ceux qui croiraient que cela ne remonte pas au siècle dernier, voici ce que déclare Ruben G. (en 1991-1994) : “Nous allions à la piscine à Lens, faire de l’équitation ou du parapente dans un petit village à proximité.”
Et Charles-Antoine (1993-1995) énumère : “Oui, la piscine. Nous avons été au Parc Bagatelle, à la fête foraine. On avait des jetons pour s’amuser. On pouvait également aller à la fête de l’école [publique] de Liévin… Il y avait plein d’activités en dehors de l’école… “A la même époque (1991-1995) Baptiste D. témoigne : “Il y avait « activité » comme une visite extérieure ou la piscine et sport… Moi il m’arrivait souvent d’aller passer l’après-midi chez des paroissiens, le catéchisme, le sport, le scoutisme, le travail manuel, les activités, à savoir les petites visites, une fois nous étions même allés dans un parc d’attraction, on avait pas mal d’activités. Je me souviens d’avoir fait la demande pour aller courir le matin avant la prière, cela avait été accepté.”
Charly N. (1991-1999) se rappelle des deux Fjords, de la ferme de Riaumont double poneys qui ont succédé à Bronco le petit cheval au temps du P. Revet : “Il y avait plusieurs activités possibles en fonction de notre goût, comme la piscine de Liévin, des virées à cheval dans les bois.“
Éric S. (1995-1995) a été marqué par les sorties en bus à Bagatelle : “Les sorties aussi… dans les parcs d’attractions. Nous y sommes allés après Pâques c’était dans le nord de la France, mais je ne pourrais plus vous donner le nom de ce parc.”
Et la Police a noté ainsi toute une liste d’activités offerte aux enfants de Riaumont “Sorties à l’extérieur promenades, jeux en forêt, piscine, patinoire, parc d’attraction, sport ou encore fouilles archéologiques centrées sur la première guerre mondiale.” Jérôme D. (1989-1997).”Sorties, à l’occasion d’évènements religieux particuliers, qui pouvaient avoir lieu dans toute la France, ou même à l’étranger (Belgique par exemple) Les sorties à la piscine avaient lieu le mercredi, à la piscine municipale de Liévin. Pour le scoutisme, on partait dans la nature un week-end sur trois environ.” Ludovic M. (1990-1992).
“De temps en temps, un cross, parfois on allait à la piscine, au musée. On faisait aussi des voyages en Angleterre.” Lucien B. (2012-2016).
“Parfois on allait faire du vélo, des randonnées. Tous les mercredis, on allait courir.
Le foot c’était sur le terrain de l’institution, les randos et la course, c’était jusqu’à un monument canadien.” Bilal S. (2013-2015).“On visitait énormément de choses. On est allés en Pologne, à la montagne, en Alsace, à Paris, en Franche-Comté.” Joris M. (2012-2014).
“On est allés à la piscine et aussi faire du ski sur les terrils aménagés en piste.” Raphaël C. (2013-2014).
“On va à la piscine le dimanche. Une fois, il y a deux ou trois ans, on est allés au cinéma et au cirque.” Felix B. (2015-2019).
“La piscine et le laser game c’est à Liévin. Pour les activités spahis c’est le plus souvent au terril. Les camps se déroulent en France ou en Europe. Le dernier camp s’est déroulé en Écosse.” Victor B. (2017-2019).
“On va des fois à la piscine le dimanche quand on n’a rien à faire … Y’en a qui sont déjà allés au laser game… La dernière fois on est allé au musée d’art pas très loin d’ici, on a vu plein de métiers différents, c’était bien. Y’a des week-ends scouts aussi, on fait des camps. On les fait au terril, dans la grande forêt, j’aime bien. C’est le père Dominique qui vient, avec sa guitare.” Ézéchiel H. (2017-2019).
“Le samedi c’était comme le mercredi avec plein d’activités. Le dimanche on faisait ce qu’on voulait après la messe, et l’après-midi on nous emmenait à la patinoire ou à la piscine, parfois faire du ski sur les terrils.” Josué P. (2013-2015).
Alors quand Delaporte affirme : « personne n’a gardé de souvenirs plaisants d’une de ces activités ou d’une quelconque sortie », elle devrait préciser : personne parmi les gens que j’ai interrogés, étant entendu que j’ai décidé de n’interroger que “les silencieux, les oubliés, les cabossés, les abîmés. Pour qu’ils témoignent et se libèrent” et surtout pas “ceux qui protègent Riaumont, médiatiques, accessibles et disposés à parler” (p.21) !
Le problème de sa ligne éditoriale qui se voulait généreuse et pleine d’empathie, c’est qu’elle est malhonnête dans son principe, en ce sens que Mme Delaporte a décidé de n’entendre qu’un son de cloche. Ce qui donne de la réalité une représentation biaisée, totalement déformée, comme on l’a assez suffisamment démontré ci-dessus.
Le Village de Riaumont a accueilli un nombre important d’enfants gravement traumatisés par leurs antécédents ; qui subissaient souvent leur placement, contraints et forcés, non par la cruauté de Riaumont mais par celle de leur situation familiale. Que certains aient mal vécu leur passage au Village et en aient gardé un souvenir très critique est une chose, et il est normal de leur donner la parole.
Mais il était inadmissible de ne vouloir entendre qu’eux ; plus encore de ne vouloir les croire uniquement quand ils dénigraient l’institution. On a ici un avant-goût de la thèse absurde du “Syndrome de Stockholm”, qu’ Ixchel Delaporte va développer ensuite et à laquelle elle consacrera son chapitre 18. Cela consiste à éliminer par principe tout élément d’appréciation favorable à Riaumont dans les témoignages qu’elle recueille au nom d’une supposée aberration psychiatrique.
Faisons ici le bilan de ce qui ressort de la lecture des pages qui précèdent :
Des pans entiers de la réalité objective ont incontestablement disparu du tableau que cette journaliste prétend donner de Riaumont. Travestis par les effets déformants d’une idéologie qui ne prend même pas la peine de se cacher, les souvenirs pénibles d’une poignée d’anciens pensionnaires soigneusement sélectionnés prennent sous la plume de Mme Delaporte une consistance fantasmatique proprement délirante. Et des lecteurs crédules en resteront là…
𝗻°𝟭𝟬 /𝟭𝟬 [𝕤é𝕣𝕚𝕖 𝕗𝕒𝕔𝕥-𝕔𝕙𝕖𝕔𝕜𝕚𝕟𝕘 >>< livre d’Ixchel Delaporte]
des violences perpétrées jusqu’en 2019 ?
Pour clore cette série des principales fake news du roman noir de Ixchel Delaporte, mentionnons celle qui affecte toute sa ligne éditoriale, l’affirmation de principe selon laquelle l’institution du Village d’enfants de Riaumont aurait pratiqué des « sévices », des « exactions » et « perpétré des crimes jusqu’en 2019» (p.367).
Cette bouffée délirante de l’épilogue a été répétée de façon plus modérée mais tout aussi mensongère tout au long de l’ouvrage comme par exemple :
“Je connais peu de foyers de ce type ayant sévi, sous des formes administratives différentes, avec les mêmes pratiques d’humiliations et de violences sur des enfants pendant des décennies jusqu’en 2019, date à laquelle une enquête judiciaire a forcé le Village à fermer son école privée hors contrat Saint-Jean-Bosco.” Ixchel Delaporte les enfants martyrs de Riaumont p. 93.
Or en quoi consistent les « pratiques d’humiliation et de violences sur les enfants » ?
Si l’on en croit Ixchel Delaporte, elles se ramènent à deux catégories :
1. L’usage de sanctions physiques pour corriger les élèves énurétiques.
2. L’administration du « martinet » ; pratique courante de l’époque d’autrefois.
Ixchel Delaporte est obligée de reconnaître qu’à la même époque “dans les années 1950… dans d’autres foyers que celui de Riaumont, lorsque les enfants sont ingérables, ils sont enfermés plusieurs jours dans un «mitard» pour l’exemple et les fugueurs récidivistes reçoivent des coups de martinet.” Mais, sobre et factuelle lorsqu’elle évoque le contexte éducatif général, sa prose tourne au dramatique dans les sept descriptions effrayantes – dignes du cinéma d’horreur et d’épouvante – qu’elle donne des méthodes du Père Revet (pp. 66 – 72 – 75 – 86 – 179 – 240 – 308).
Oui, il arrivait à cette époque au Père Revet de donner des coups de ceinturon aux pensionnaires coupables de fautes graves, en particulier aux fugueurs récidivistes. Chargé de neutraliser et de ramener dans le droit chemin des enfants rebelles et violents, à qui la société voulait éviter les rigueurs de l’incarcération, le fondateur de Riaumont, comme bien d’autres au siècle dernier, a pu user lui aussi de châtiments physiques, sanctions physiques qu’on peut juger choquantes à l’aune des bonnes pratiques de 2022 mais qui n’ont jamais entraîné quelque séquelle que ce soit. La grande majorité des enfants soumis à ces corrections les ont admises, considèrent qu’elles étaient justifiées, et qu’ils en ont finalement tiré profit.
L’analyse critique des témoignages allégués par madame Delaporte montre par ailleurs clairement que ces sanctions physiques n’étaient nullement la satisfaction d’un quelconque sadisme de la part du Père Revet .
Elles intervenaient après de nombreuses mises en garde :
Michel reçoit le martinet après sa cinquante-troisième fugue (p.121).
Elles étaient modérées
“on n’en est pas morts !” (p.43), “C’était pas grave. Ça me faisait rigoler” (p. 191). « J’ai eu une petite punition mais rien de spécial» (p.256).
Elles étaient proportionnées à la gravité de la faute :
« Moi j’ai plus morflé que l’autre, parce que je l’avais entraîné. » (Nordine p. 135)
L’enquête reste d’ailleurs toujours très évasive sur les fautes commises par les témoins.
Nous relevons ici une constante du récit : compter pour rien le contexte éducatif de l’époque qui cautionnait les châtiments corporels ; fermer les yeux sur la violence avérée, documentée et même fièrement revendiquée des pensionnaires délinquants, et dans le même temps, dénoncer avec une surenchère verbale proprement hystérique tout emploi de la force par le Père Revet et les encadrants de Riaumont.
Précisons que jamais un châtiment corporel infligé par le Père Revet n’a causé quelque blessure médicalement constatée à aucun pensionnaire. Ixchel Delaporte qui relève p. 153 que Roger porte encore sur son front, cinquante ans plus tard, des bosses causées par les coups reçus par son père, qui lui a aussi cassé le poignet, ne peut attester d’aucune violence similaire du Père Revet. Elle qui entend sans sourciller Félix se vanter d’avoir « bousillé le talon d’Achille d’un curé de Riaumont avec une barre de fer » (p. 51) ne peut rien reprocher de semblable à aucun membre de l’encadrement.
Mais surtout, Ixchel Delaporte qui prétend que les méthodes supposées abusives ont perduré jusqu’en 2019 sait pertinemment que c’est faux, puisqu’elle ne donne aucun exemple d’emploi de ces mêmes méthodes au cours de ce qu’elle appelle la « seconde génération » (de 1982 à 2019).
Son récit mentionne au contraire plusieurs exemples de fugues : Dorian (p. 108), Joseph (p.226), Orso (p. 317) dont aucune n’a été punie par une sanction corporelle.
Pour Louis et Rémi (p 330), elle précise : « leur punition consistera à déplacer un tas de pavés de deux mètres à chaque récréation ».
Sur le traitement de l’énurésie comme sur celui des fugues, les témoignages recueillis par Ixchel Delaporte elle-même montrent clairement que, contrairement à ce qu’elle affirme, la pédagogie de Riaumont depuis 1982 n’est plus celle pratiquée du temps de la première génération, qui incluait des sanctions physiques. Les dépositions des 133 témoins du dossier juridique corroborent cette évidence, ce qui explique que le Ministère Public se retrouve, plus de deux ans après avoir mis fin à l’enquête, dans l’incapacité à rédiger un réquisitoire définitif à l’encontre des six religieux de Riaumont mis en examen pour « violences légères » (sic).
L’administration de coups de ceinturon aux pensionnaires pour fautes graves et même pour énurésie sont des procédés auxquels le Père Revet a pourtant lui-même renoncé avant 1982, et dont Ixchel Delaporte ne peut apporter aucun témoignage après cette date.
Pour escamoter cette évidence qui la gêne, Ixchel Delaporte construit d’ailleurs l’ensemble de son récit selon un plan fort improbable, qui inclut quatre flash backs destinés à noyer les épisodes récents, moins documentés et qui ne contiennent aucune description de châtiment physique, dans des récits reconstitués de la première génération, émaillés de scènes violentes. Nous avons synthétisé cette structure mensongère du récit dans le tableau suivant :