“Les critères du Départ-Routier dépeignent les qualités, les connaissances, les réflexes et les habitudes que doit avoir le jeune homme sur qui on veut mettre l’estampille de” bon produit fini de la marque Scout de France ” que sont les scalps vert jaunes, rouges.
Insistons. On ne fait pas faire son Départ à un brave garçon parce que brave, ni à un homme de grande valeur parce que de grande valeur, ni même à un Saint parce que saint : cela n’a rien à voir. Il faut les qualités du scout et c’est tout.
Saint Benoît Labre, qui ne se lavait jamais, n’aurait pu être admis au Départ, car le Routier se lave. Tel grand savant, incapable de faire 100 mètres en courant ou de sauter 60 centimètres, ne pourrait faire son Départ quoique prix Nobel. Remarquons que cela n’empêche pas que Benoît Labre est un saint et M. X… prix Nobel ! Et c’est, ma foi, bien quelque chose ! Mais du point de vue du Départ, ils ne sont pas des scouts aptes à le prendre.
Nous sommes un peu comme des moines, nous acceptons une Règle pour arriver à faire nôtres certaines qualités . Ne fera profession que celui qui suivra la Règle et aura acquis ces qualités qui nous caractérisent et nous sont particulièrement propres.
Conçoit-on un Jésuite détestant la discipline ? un Franciscain désirant pour lui la richesse, et un Chartreux ne voulant ni vivre seul, ni se lever la nuit pour chanter l’Office ?
Quiconque est sur la Route en accepte la Règle et travaille à acquérir les qualités qui feront de lui un Routier. Bien plus, tout son travail doit consister essentiellement à acquérir ces qualités. Ces dernières – que l’on appelle Critères du Départ – nous les redonnons dans cette petite brochure à la portée de tous, pour que tous les possèdent et que nul n’en ignore. Que le lecteur se rassure d’ailleurs : ce sont toujours les mêmes depuis quinze ans. Elles synthétisent le type d’homme que veut produire le Scoutisme tel que l’ont toujours décrit nos Chefs, du Père Sevin et du Vieux Loup au Père Forestier et au Commissariat Général.”
Des propos hâtifs laisseraient croire que la Route des Scouts de France n’a guère eu de méthode et de structure. C’est ignorer le travail considérable qu’a fourni l’Equipe Nationale Route, même pendant la guerre. Le Commissaire Jean Foillard signa un grand nombre de documents à destination des chefs de clans pour mener à bien Services, Entreprises, Compagnonnage et Départ R-S.
Scouts de Riaumont et Scouts Catholiques de France, nous sommes attachés à remettre à jour la plupart des critères utilisés par nos grands anciens. Cet héritage, J. Foillard le signa d’ailleurs de son sang en étant fusillé au maquis du Vercors. (César Geoffray lui dédia le chant “Sur les chemins de France”) .
Le but de la vie dans un clan est essentiellement de se préparer et d’arriver au niveau du Départ. Pour cela, le Routier vit normalement au clan pendant au moins trois années. Il faut qu’il y vive dans un certain climat, qu’il passe par un certain nombre d’activités, en équipe ou en clan, afin de former ses connaissances, ses réflexes et son caractère.
Il existe donc un certain type de scout adulte dont les habitudes et le style de vie conditionnent le label “R-S” .
Ces qualités, formalisées par les “critères du Départ” synthétisent le type d’homme que doit produire le scoutisme tel que l’ont toujours décrit nos fondateurs, le chanoine Cornette, le Père Sevin, Edouard de Macedo.
La liste des critères du Départ n’est en rien limitative, et encore moins destinée à se gargariser de formules sonores. Elle donne un cadre général qui permet au parrain, au chef de clan et à l’aumônier, de suivre le routier sans oublier les axes essentiels de sa formation. Il ne s’agit pas d’un catalogue d’examens rédhibitoires ! Il n’est pas question d’être collé sur la plus minime partie de la plus petite question. C’est un guide essentiel qu’il faut considérer comme un niveau général à atteindre. Niveau général, certes, mais impératif.
Beaucoup de routiers, devant la liste des qualités à acquérir, peuvent s’affoler. Mais un grand nombre sont normalement acquise dès la branche Éclaireur. Le routier qui mène honnêtement sa vie de clan parvient au niveau voulu à condition de jouer le jeu du parrainage, et que les activités de clan soient réellement scoutes ( donc fi des clans qui fument la pipe, jouent aux cartes et se contentent de dormir en chœur !).
Les critères du Départ peuvent se répartir suivant les 5 buts du scoutisme :
Et si pour marcher à Dieu, la Route te manque, fais-la.
En résumé, pour acquérir les qualités nécessaires pour prononcer son Départ, le Routier devra :
- travailler étroitement avec son parrain, son C. C. et son Aumônier. Inutile d’insister, ce n’est pas codifiable.
- faire en sorte que sa vie procède d’un certain “type Routier”.
- participer à des entreprises Route, à ses chapitres, à des camps-école, des journées nationales, des pèlerinages…
Bonne Route, frère ! À Dieu vat !
Ce texte des critères en anglais