Des médecins, psychologues, et travailleurs sociaux témoignent
Nous avons conduit les enfants à d’innombrables rendez-vous avec des spécialistes dans la région : orthophonistes, psychologues, travailleurs sociaux, etc… Les registres d’infirmerie en témoignent, comme Mme Marie Lecocq infirmière scolaire qui a passé sa retraite à Riaumont presque chaque jour depuis les années 1990.
Des évaluation psychologiques pour chaque enfant ont été fait certaines années par Mme Féjean, psychologue venues spécialement de Paris. Riaumont a bénéficié du suivi de M. & Mme Degouge, tout deux docteurs, venant au moins une fois par semaine au village d’enfants. Voici quelques témoignages.
« J’ai écouté la vidéo [bit.ly/filmriaumont], mais ne suis pas assez à l’aise avec internet pour poster ce commentaire, alors voilà ce que je voudrai écrire :
Riaumont a toujours eu une approche éducative particulière, fondée sur une discipline stricte et des valeurs structurantes. Pour certains jeunes en grande difficulté, cette structure a pu être salvatrice, leur offrant un cadre stable et des repères qu’ils n’avaient pas ailleurs.
De nombreux témoignages font état de parcours positifs et de profondes transformations personnelles après leur passage à Riaumont. J’ai pu orienter, avec l’accord de chaque maman, deux enfants qui dérivaient par des comportements inadaptés socialement et en inadaptation scolaire. Ils sont allés à Riaumont “école de la dernière chance pour eux”.
Jamais je n’ai entendu de la part de leurs mamans et des enfants eux mêmes ce genre de propos inquiétants contre Riaumont. Bien au contraire, les enfants étaient heureux et fiers d’être dans ce pensionnat.
Cependant, je découvre les critiques et accusations qui entourent cette institution soulèvent des questions. Il est parfois difficile de démêler ce qui relève des réussites éducatives et ce qui pourrait constituer des dérives. L’acharnement médiatique peut également influencer la perception des faits, d’autant plus lorsqu’il existe des tensions idéologiques ou des enjeux politiques sous-jacents.
Riaumont a été une solution bénéfique, ce qui est loin d’être négligeable. Voilà ce que j’en pense.
Signé : Isabelle Viart, Psychologue diplômée et Éducatrice Spécialisée,
ancienne coordinatrice de placements d’enfants dans le cadre de suivi scolaire.
Je suis infirmière retraitée, j’ai 5 enfants et 7 petits- enfants, j’ai très bien connu Riaumont, et par mon fils, je continue à suivre leur actualité. Par ailleurs, je suis paroissienne de l’église Saint Nicolas à Wasquehal.
En 1968, mon père, médecin de campagne dans le douaisis, soignait bénévolement à l’occasion les enfants et la communauté de l’époque. Nous avions souvent 1 ou 2 garçons de Riaumont pour le déjeuner dominical ou même pour quelques jours.
En 1976-77, j’y ai travaillé comme infirmière ; je dormais sur place dans le dortoir des petits. C’était du H24 mais consenti avec plaisir ! j’ai fait le camp d’été avec les petits et les enfants réfugiés cambodgiens.
Mon père médecin, mes frères, sœurs, belles-sœurs dans le milieu médical … nos conversations lors des repas familiaux étaient assez libres. Tout ça pour vous dire que je fus vite sensibilisée aux problèmes de ce qu’on appelle de nos jours « abus », et entrainée à garder les yeux bien ouverts…, à garder aussi mon propre jugement et ma liberté d’esprit par rapport aux clercs et à l’Eglise.
J’étais donc attentive et bien placée pour observer. Je ne pouvais pas TOUT voir, mais quand même, je logeais sur place et rien ne m’a interpellé de ce que j’ai vu.
Trois souvenirs qui ont leur importance :
_ Deux gendarmes ramènent pendant le repas au réfectoire un petit bonhomme de 10-11 ans. C’était la « gloire » pour ce bambin dégourdi qui était quand même resté 2 ou 3 jours en fugue … C’était facile de fuguer : aucun mur, aucune grille …punition : une semaine de vaisselle (on la faisait à tour de rôle …)
_ Plainte déposée par un papa auprès de l’éducateur : un petit garçon « pommadé » pour un eczéma se plaint de la méchante infirmière. Indignation de ma part…et l’éducateur m’explique que l’enfant a voulu faire plaisir à son papa, et en me « descendant », valoriser celui-ci.
_ J’ai travaillé avec deux éducateurs qui étaient anciens garçons de Riaumont et qui poursuivaient leurs études (à Lille ?) ; ils avaient été placés là, tout petits à cause de maltraitances familiales. Tous deux s’en sont très bien sortis dans la vie (…)
Je viens d’aller voir sur le net des documentaires sur les foyers tenus par l’ASE. Quelle maison d’enfants peut se vanter d’être à l’abri de faire rentre le loup dans la bergerie ?… Nombre de témoignages de différents foyers avec viols, fraudes, etc etc etc … et cela n’a pas entrainé la disgrâce de reste de l’équipe éducative et encore moins la fermeture de ces établissements).
Après mon départ de Riaumont, je suis restée en contact avec deux anciens : Michel L. me disait sa reconnaissance envers Riaumont qui lui avait permis malgré son handicap de participer aux activités, aux animations sensationnelles, aux camps et même au ski.
Mes enfants ont participé pendant des années aux camps scouts pour leur plus grande joie et leurs meilleurs souvenirs.
Mon fils ainé avait des problèmes de harcèlement au collège, il a trouvé refuge à Riaumont où il a effectué sa 5ème et sa 4ème . Il a gardé de forts liens d’amitié avec les frères si bien qu’à chaque coup dur dans sa vie, il va y chercher courage et consolation.
Je sais par lui qu’il n’est pas le seul à user et abuser du réconfort que leur offrent les frères…
Médecin au village d’enfants de Riaumont
Médecin généraliste travaillant à proximité du village de Riaumont, maintenant retraité, j’ai longtemps hésité à prendre la plume. Le serment d’Hippocrate dit bien qu’il faut être « discret sur ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir », mais les articles de presse et les rumeurs concernant le village de Riaumont me permettent d’écrire ces lignes.
Pendant 30 ans, j’ai soigné, fait les visites médicales d’un très grand nombre d’enfants accueillis dans ce village au cœur de la nature. Je n’ai jamais entendu de garçons se plaindre de maltraitance ni d’acte pédophile. Les enfants avaient tout loisir de franchir l’enceinte de l’institution qui n’est pas clôturée, et d’aller se plaindre aux soignants et spécialistes auxquels je les adressais en cas de besoin.
J’ai vu de nombreuses blessures au cours du sport ou lorsque les enfants se battaient car certains étaient violents.
Au village, m’y rendant à toute heure selon mes disponibilités, je voyais des enfants heureux, s’occupant des animaux à la ferme, jouant au foot, faisant de l’accrobranche, visionnant un film, préparant un spectacle, chantant…
La seule chose qu’ils ne semblaient pas apprécier était les cours et les devoirs ! Ils préféraient le travail manuel, préparant un CAP (menuiserie, maçonnerie, taille de pierre, ou espaces verts).
Beaucoup ont trouvé du travail.
Je les voyais souvent s’amuser avec les religieux dans un climat de confiance.
Bien sûr, certains enfants semblaient ne pas aimer la pension, la vie en plein air, le sport, les études, l’obéissance: mais souvent ils avaient des problèmes familiaux ou autres surajoutés.
D’autres enfants qui n’avaient pas trouvé leur bonheur dans l’enseignement classique se sont épanouis au village de Riaumont.
Dr DEGOUGE Jean-Pierre
Médecin généraliste
Diplômé de soins palliatifs
Avion 62210
Aux journalistes mal intentionnés et surtout aux lecteurs de bonne volonté
J’ai connu le village de Riaumont en juin 1986. Je ne vous parlerai donc pas du père REVET ni des pensionnaires des années antérieures à cette date.
Cependant un bon journaliste, surtout s’il est jeune, devrait se renseigner sur la façon d’éduquer les enfants avant les années 70, dans les familles comme à l’école plutôt que de produire des articles de journaux ou des films sulfureux qui se vendent bien à un certain public.
Oui, les enfants (mon mari, mon frère, mes cousins…) étaient en culotte courte été comme hiver et ils n’étaient pas plus malades pour autant.
Oui, les enfants étaient punis s’ils ne voulaient pas travailler, s’ils étaient grossiers, s’ils mentaient, s’ils volaient, s’ils étaient désobéissants. Parfois, une fessée partait ou ils allaient à la cave.
Ils apprenaient à vivre en société; avaient des repères qui les sécurisaient.
Et s’ils n’avaient pas eu la chance d’être éduqués dans leur famille et tournaient mal, c’est l’Etat lui même qui les confiait au village d’enfants de Riaumont.
Parlons maintenant du village tel que je l’ai perçu la première fois :
Un cadre enchanteur dans la verdure en plein bassin minier.
Une ferme, un mini château fort, une maison de Blanche-Neige, de quoi ravir les enfants et les faire rêver.
Au fil des ans se sont ajoutés un beau terrain de foot, un parcours accrobranche. La ferme s’est enrichie d’une vache, de moutons, de chèvres, d’ânes, tout cela faisait le bonheur des enfants.
Les jardins sont devenus de plus en plus beaux grâce aux garçons qui préparaient un CAP de paysagiste sous la direction d’un frère spécialisé en productions horticoles.
Toute personne de passage à Liévin peut aller visiter ce beau village d’enfants, hélas sans enfants depuis 2019 dans l’attente du jugement de religieux accusés de violences mineures par d’anciens pensionnaires.
J’ai, quant à moi, fait le catéchisme à des garçons de Riaumont d’une dizaine d’années mêlés à des enfants de l’extérieur.
Je les voyais le dimanche à la messe. Je les ai aussi soignés. Il y avait d’autres femmes qui venaient souvent au village aider à la lingerie, la cuisine ou ailleurs. Cela faisait une présence féminine dont les religieux étaient contents, conscients que les plus jeunes en avaient besoin.
J’ai fait du soutien scolaire (dur, dur, je n’ai pas tenu longtemps car l’école ne plaisait pas beaucoup à certains enfants en difficulté scolaire et de plus, au fil des ans les enfants étaient plus difficiles, victimes d’une éducation positive très prisée de nos jours).
Je les ai aussi reçus à la maison : ils campaient dans le jardin en se rendant en pèlerinage à Amettes et prenaient le goûter qui clôturait le cross des 3 vallées. Vraiment, ils semblaient heureux pour la grande majorité d’entre eux.
Ils ne m’ont jamais parlé de maltraitance, d’humiliations, d’actes de pédophilie de la part des religieux. D’ailleurs aucun de ceux-ci n’est accusé de pédophilie. Certes, certains ont pu être malheureux car il fallait se lever tôt, il y avait beaucoup de sport, on travaillait dehors par tous les temps lors des activités manuelles, on faisait de longues marches. C’est très difficile à vivre surtout si on était habitué à se faire conduire à l’école en voiture à la première goutte de pluie ou pour faire 500 m.
Mais beaucoup ont trouvé du travail après avoir quitté Riaumont et gardent d’excellents souvenirs de leurs années au village.
Donc, messieurs, mesdames les journalistes, soyez plus professionnels, renseignez vous avant de colporter des ragots.
Et quel est donc ce délire de présenter lors du commentaire télévisé sur ARTE un sombre bâtiment qui a tout l’air d’une prison. C’est du pur mensonge : il n’y a rien de tel au village de Riaumont.
Si cela ne s’appelle pas de la désinformation volontaire !
Madame DEGOUGE Catherine[:]