fleur S4✿17

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(voir avant la fleur S4✿16 : La Révolte de Psithyrus)

bouquet des abeilles / S4✿10

✔ fleur S4✿17 : Tombées dans un guêpier

 
Quant aux abeilles solitaires, elles adoptèrent un genre de vie semblable aux guêpes, avec un nid souvent sous terre. Elles ne fabriquaient plus de cire, et leurs rayons étaient plus petits, fabriqués à base de feuilles ou d’autres matériaux.

On raconte que c’est depuis ce temps-là que certaines abeilles domestiques sont redevenues solitaires, comme les guêpes d’autrefois. Sans doute n’est-ce qu’une légende ? Mais ce qui est vrai, c’est que les abeilles solitaires ont une vie bien différente de celles de Mellifera.”

“Et les guêpes alors, comment vivent-elles dans leur nid ?” demanda Zakou, qui ne voulait plus faire de méprise, en les confondant comme il le faisait avant.

“D’abord les guêpes, comme je l’ai dit au début de notre rencontre, sont carnivores. Elles dévorent des larves avec leurs mandibules. On en a même vu s’attaquer à nos butineuses, les capturant afin de les déguster ensuite au fond de leur nid !

Ces nids de guêpes sont comme “en papier – carton ” fabriqués avec des petits fragments de bois qu’elles ont mastiqués avec leur salive.

Nous, les abeilles, nous faisons des rayons verticaux, à la différence d’elles qui bâtissent leurs rayons horizontaux sur plusieurs étages. Et leurs petites cellules s’ouvrent vers le bas, de sorte que les larves de guêpes vivent “à l’envers”.

Chez les guêpes, leur gouvernement ne dure jamais bien longtemps. Elles croient toutes qu’elles pourraient être reines ! Et chaque année, les guêpes recommencent une révolution…

Ainsi on peut voir à chaque automne les nouveaux mâles et femelles -qui sont sortis des larves- se disputer violemment la nourriture de leurs nourrices. Attaquant celles qui leur donnaient à manger, et dévorant même les autres larves, leurs sœurs…

Bref, c’est l’anarchie ; leur nid se désagrège à la fin de l’automne, et presque toutes les guêpes vont mourir avant l’hiver.

Les mâles et femelles qui quittent le nid s’accouplent avant de disparaître, mourant comme l’ancienne reine, ainsi que presque toutes les guêpes.

Seules quelques femelles fécondées survivront à l’hiver, et ce sont elles qui recommenceront un autre nid l’année suivante…

Maintenant, il faut reconnaître qu’il y a aussi différentes sortes de guêpes. On m’a parlé par exemple d’une guêpe “potière” qui façonne de petites boulettes de glaise après la pluie, et creuse dedans comme une urne pour chacun de ses œufs. On l’appelle l’Eumène pomiforme. Mais elle n’est guère plus gentille…

Chacun de ses œufs est suspendu ainsi au plafond de ces petits pots par un fil de soie. Et au fond de l’urne, devinez un peu ce qu’on y trouve…

La guêpe a placé un insecte (ou une chenille) paralysé, qui attend ainsi d’être dévoré par la larve ! Imaginez un peu le tableau… C’est plutôt angoissant !

La “guêpe pompile” fait de même, mais avec une araignée paralysée placée sur ses larves, qui s’en nourriront en grandissant.”

“C’est horrible ! Et ces terribles guêpes n’ont pas d’ennemis ?” demanda le petit écureuil un peu effrayé.

“Oh si, bien sûr, chacun a toujours un plus fort que soi. Il y a par exemple la Bondrée. Un rapace qu’on confond souvent avec une buse (mais la Bondrée a l’œil jaune clair, et non brun comme les buses).

La nourriture de cet oiseau est essentiellement composée de larves de guêpes, frelons, bourdons (dont il déterre les colonies souterraines).

Sans être vraiment immunisée contre leurs piqûres, il est rare que les aiguillons parviennent à percer le plumage bien dense jusqu’à sa peau. Et c’est ainsi que les Bondrées viennent piller le nid des pillards…

Il y a encore de nombreuses autres espèces de guêpes ou d’abeilles solitaires.

Quand on rencontre des feuilles de rosiers découpées en rond, comme poinçonnées, c’est l’œuvre d’une mégachile, une abeille coupeuse de feuilles.

La mégachile fabrique avec ces feuilles une sorte de sarcophage dans des galeries de bois mort, pour y mettre ses œufs avec du pollen.

Il y a aussi l’Osmie dalmate, qui fait de même en découpant des pétales de géraniums pour en tapisser l’intérieur de son cocon. Et, en plus, ces pétales de géraniums ont des propriétés antibiotiques contre les microbes !

Mais la plus débrouillarde c’est l’Osmie bicolore (noire et rousse). Celle là pond quelques œufs dans des cellules qu’elle aménage à l’intérieur de coquilles vides d’escargots !

Avec ses petites pattes, elle arrive ensuite à faire basculer l’entrée de la coquille, et à la cacher ensuite sous un monticule d’aiguilles, d’herbes sèches et de brindilles.”

Zakou resta longtemps écouter les leçons de l’Avette. Il appréciait sa sagesse et sa bonne humeur inaltérable. Le seul moyen d’avoir un ami, c’est d’en être un. Ils promirent de se retrouver et de s’aider mutuellement, quand l’occasion s’en présenterait.

Et à ce moment Zakou remarqua deux petites fourmis qui couraient à ses pieds… Mais là c’est une autre histoire !

 

voir La terre des fourmis : bouquet des fourmis / S4✿20

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