fleur S4✿13

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(voir avant la fleur S4✿12 : La jeune avette)

bouquet des abeilles / S4✿10

✔ fleur S4✿13 : des épreuves pour grandir

 
Zakou n’avait plus peur de l’abeille maintenant. Il reprenait confiance et se demandait d’où venait tant de sagesse dans un si petit corps. Il voulut mieux connaître le petit peuple des abeilles.

“Les avettes ne s’écoutent pas elles-mêmes. Elles savent que leur maman en sait plus long, et qu’elle les aime. C’est ainsi que j’ai appris à dépasser mes caprices, en obéissant à ce qu’on me demandait de faire.”

“Mais, d’après ce que m’a dit Philothée, on vous appelle le peuple libre, vous butinez les fleurs et récoltez leur nectar” reprit Zakou admiratif.

“Certes, mais il en n’a pas toujours été ainsi. Au début après ma naissance, j’étais plutôt impatiente, égoïste, paresseuse et gourmande ! Je croyais que je pourrais voler à ma guise, de fleurs en fleurs, sans me soucier des autres, et j’étais incapable de persévérance face à l’effort.

C’est pour cela qu’on m’a mise d’abord à l’épreuve, avec plusieurs stages. On ne naît pas vraiment libre, on le devient… à force de choisir bien !”

“Emmène moi voir ta maison, dit Zakou. Il paraît que la ruche est une cité admirable, où chacun fait ce qu’il doit, et tout le monde en profite. Je suis toujours en quête des secrets d’un mystérieux Royaume ; peut-être votre reine le connaît-elle ?”

En entendant Zakou parler des secrets du Royaume, l’Avette se dit qu’il fallait aider le petit écureuil. Les abeilles en effet savent beaucoup plus de choses qu’elles en ont l’air… Et on dit même qu’elles étaient sur terre bien avant qu’apparaissent les lutins géants qu’elles ont vu naître !

“Je veux bien te faire visiter notre ruche, mais tu n’es pas assez petit pour y rentrer. Hergoma, notre reine, vient juste de partir pour son voyage de noces. Avec un peu de chance, on pourra la saluer au retour de son vol nuptial. Dépêchons-nous. Et, tout en y allant, je vais te raconter mes quatre stages de mises à l’épreuves ! Allez, allons-y !”

Et c’est ainsi que Zakou découvrit le monde merveilleux de Mellifera où vivait sa nouvelle amie, mademoiselle l’Avette.

“Je suis née ouvrière, et les premières semaines pas question de sortir ! Moi qui me voyais déjà butineuse, on m’a dit “une lavette pour l’avette”… et j’ai passé mes premiers jours comme femme de ménage dans les cellules où sont pondus les œufs !

Il fallait nettoyer soigneusement les huit côtés des alvéoles, et pas question de chômer ! Pensez donc, la reine pond près de 2.000 œufs par jour…

Quand j’eus montré assez de bonne volonté, et qu’elles virent que j’étais assez humble pour accomplir joyeusement ces tâches de propreté, on m’a fait passer une semaine comme nourrice “baby-sitter”.

Épreuve difficile, quand on est plutôt gourmande ! Là, il s’agissait de donner aux petites le pollen et le miel qui me faisaient tant envie.

Et pour les larves de reine, nous fabriquions aussi un peu de gelée royale. Sur cinq jours on a pu compter que ces futures reines recevaient à manger 1.500 fois !

Mais toutes les petites abeilles étaient l’objet de soins attentifs : c’est l’avenir de notre peuple que nous nourrissions et qu’on surveillait sans relâche.

Cela m’a apprit aussi la constance dans l’effort, et la persévérance sans laquelle rien ne tient bien longtemps.”

“Moi qui croyais que les abeilles ne savaient que butiner… Tu m’en apprends des choses,” déclara l’écureuil.

“Ce n’est pas fini ; au bout de deux semaines après notre naissance, il y a des glandes de notre abdomen qui se sont mises à secréter de la cire. C’était pour notre stage de maçons !

Il a fallu encore s’appliquer pour réussir à bâtir ces belles cellules hexagonales qui font la fierté de nos ruches. Il ne faut négliger aucun détail pour bien y arriver.

Pendant une semaine encore, nous avons réparé ou ajouté des alvéoles dans les rayons. Moi qui étais plutôt paresseuse, j’ai goûté en fin de compte la joie du travail bien fait.”

“Et tu as pu alors sortir enfin voler au grand air, dans les rayons du soleil ?”

“Pas encore, la mise à l’épreuve n’était pas finie ! J’ai appris ensuite comme magasinière à réceptionner le nectar. Et là, il faut avoir de l’ordre pour s’y retrouver, au milieu de 60.000 autres abeilles ! Maintenant je sais le transformer en miel…

« un nouveau stage de cuisine en quelque sorte ? »

Cela n’a pas duré longtemps, il fallait ensuite apprendre à être des soldats, avant de partir vers la troisième semaine : 24 heures à monter la garde à l’entrée de la colonie.

Être prête à se sacrifier avec notre dard-harpon, s’il le faut, pour le bien de tous. Moi qui étais timide, il a fallu que je m’arme d’un peu plus de courage pour franchir cette étape.

Et finalement, c’est seulement après notre 21ème jour (3 semaines) qu’on peut recevoir le rôle tant désiré de butineuse”.

 

voir ensuite
fleur S414 et lui fait rencontrer sa reine,
fleur S415 puis il voit comment est organisée la cité des abeilles
fleur S416 et on lui raconte la révolte de l’abeille coucou Psithyrus
fleur S417 comment vivent les guêpes.

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