fleur P2✿13

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(voir avant la fleur P2✿12 : En ce temps-là les Lapins…)

bouquet des lapins / P2✿10

✔ fleur P2✿13 : Le grand Chamboulement

 

« Et puis il y eut la révolte des jeunes lapins, qui ne voulaient plus obéir au Tawot dominant, quand il leur ordonnait de fuir et de se réfugier dans les terriers.

Du haut de son monticule, les vibrations d’alerte résonnaient comme un tambour, mais le Tawot avait beau frapper le sol avec ses pattes, les jeunes effrontés préféraient rester dehors, faire ce qui leur plaisait.

“Pourquoi toujours rentrer dans ce trou sombre, disaient-ils Pourquoi nous réfugier sous terre, alors que la vie est si belle au soleil ? Et il y a tant de fausses alertes…”

Quand on s’appelle Connil des Garennes, on ne devrait pas avoir peur d’affronter les dangers en face. Cette tactique du lièvre est indigne de notre condition. Fuir sans cesse n’est-il pas lâche ?..

On en a assez de rentrer « ventre à terre » dans les entrailles souterraines de la “rabouillère” et d’y vivre en sédentaires.

Assez d’obéir à ces rabats-joie qui ne nous autorisent qu’à sortir au crépuscule ! Et encore, on nous incite toujours à la plus grande prudence, on doit humer l’air avant de sortir pour repérer l’odeur d’éventuels prédateurs… Cela suffit, on est assez grands pour faire ce qu’on a envie. Quittons le nid familial et restons donc jouer dehors, goûtant les joies du plein air sans contrainte”.

Et c’est ainsi que ces jeunes prétentieux se lièrent d’amitié avec un lézard qui venait faire bronzette sur une pierre, chaque midi. Tout en paressant au soleil, il discutait sans fin avec eux, jour après jour.

Certains disent que c’est Goupil qui souffla l’histoire suivante à Quolibet ; ou bien Pornogre le gros cochon sauvage ; à moins que ce soit une ruse d’Azazel le serpent ?..

Toujours est-il que le lézard leur parla tant et si bien des lièvres et de la belle vie qu’ils mènent au grand air, que tous les jeunes lapins se mirent à jalouser leurs cousins. Ils enviaient leur style de vie dehors, leur liberté en plein champ !

C’est ainsi qu’à la fin, Quolibet le lézard n’eut aucun mal à les persuader de faire ce grand chamboulement : laisser leur terrier pour aller occuper le gîte des lièvres.
« Je me rappelle : nous sommes tous partis par une nuit sans lune, le soir qu’il avait fixé. On pensait bien les surprendre, sans faire de bruit, mais on avait un peu peur de les attaquer. »

« Et alors, qu’est-ce qui s’est passé quand vous êtes arrivés chez eux ? »

« Rien, justement… un silence lugubre régnait sur leur vaste gîte. Pas un lièvre à l’horizon. Le champ était libre !

Alors on en a vite profité pour s’installer ; trop contents d’une telle victoire sans combat. On pensait avoir rudement bien fait d’écouter le Lézard qui nous avait dit d’attaquer précisément cette nuit là… »

 

voir ensuite
fleur P214 Zakou les aide au retournement chacun chez soi

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