fleur P2✿12

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(voir avant la fleur P2✿11 : Couard le lièvre)

bouquet des lapins / P2✿10

✔ fleur P2✿12 : En ce temps-là les Lapins…

Zakou commençait à comprendre que derrière les suggestions de Quolibet le lézard, ce devait être Goupil qui avait dû encore jouer un de ses méchants tours à ces pauvres petits lapins de Garenne.

Il décida de partir les rechercher, et ne mit pas longtemps à tomber sur toute leur famille nombreuse.

A son approche, un lapin qu’on appelait “Tawot” faisant le guet en haut d’une motte se mit à battre le sol de ses petites pattes comme sur un tambour. L’alerte était donnée, et aussitôt ce fut un éclatement de plein de petites taches blanches : c’étaient les lapins qui s’enfuyaient, la queue dressée en l’air.

L’alerte vibrante donnée par le Tawot aurait suffit à éveiller l’attention des plus étourdis, mais ici ils étaient en plein champ. Pas d’abri où se réfugier, nul trou creusé sous terre où trouver asile !

Zakou s’approcha des lapins qui semblaient fatigués eux aussi, comme s’ils étaient lassés de la vie en plein air.

« Bonjour noble visiteur, lui dit un beau lapin, je vous présente mes salutations distinguées. Je m’appelle Jeannot le Connil de Garenne. Mais appellez-moi Jeannot. Avant de venir par ici, ma famille était installée depuis des générations au château de la Rabouillère. Quel est votre nom, petit écureuil ? »

« Je m’appelle Zakou Guerlinguet ; mon père est parti de la maison il y a bien longtemps, et j’ai quitté le nid familial pour aller explorer la grande forêt, en quête des secrets du Royaume. Mais dans la famille on n’était pas bien riche. »

« Chez nous, les Connils de Garennes sont nombreux, de générations en générations. Apprenez que je suis Seigneur Lapin, 9ème du nom. Je porte le même titre que mon père qui était le 8ème de la dynastie. »

« Si vous êtes Lapin Neuf, repris Zakou en souriant, alors votre grand père portait le titre de la pincette. Votre fils serat-il l’appendice ?

Mais Jeannot le Connil ne comprit pas l’humour du petit écureuil, il continua ses histoires de famille, d’un air mélancolique.
« Ah, dit-il avec un long soupir, je me rappelle quand maman passait nous voir au fond de la Raboulière pour nous donner son lait… Nous étions 7 frères et sœurs, petits lapereaux, tout nus et encore les yeux fermés, serrés bien au chaud dans le nid qu’elle nous avait confectionné avec des herbes et ses propres poils arrachés à sa fourrure douillette… Comme on était bien au fond de notre terrier !

Une semaine après la naissance, nous avons pu faire nos premiers pas. Et puis notre peau s’est rapidement couverte de fourrure.

A chacune de ses visites, notre mère rebouchait soigneusement l’entrée pour pas qu’on attrape froid, ou que le renard nous y découvre.

Mais il est loin cet heureux temps de notre enfance ! Bien des nôtres depuis ont été croqués par Goupil … »

Zakou se demandait toujours ce qui avait pu pousser les lapins à abandonner leurs galeries protectrices. Mais qu’est-ce qu’il leur avait pris ? Ils semblaient aussi désemparés que les lièvres croisés tout à l’heure…

Jeannot lapin regardait au loin, d’un air triste, ne semblant guère prêter attention à Zakou. Il était dans ses souvenirs et se remémorait les jours anciens.

 

voir ensuite
fleur P213 jusqu’à la nuit du grand chamboulement provoqués par leurs jalousie
fleur P214 Zakou les aide au retournement chacun chez soi

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