fleur T1✿13

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(voir avant la fleur T1✿12 : Une enfance trop choyée)

bouquet de l’hirondelle / T1✿10

✔ fleur T1✿13 : fausses excuses

 
Quand elle disait “Pourquoi s’inquiéter toujours de la nourriture du mois prochain, ce n’est qu’un détail. Les écureuils trouvent bien à manger l’hiver, eux !” En fait c’est qu’elle était aussi paresseuse. Et n’avait pas envie de partir vers ces pays lointains où on disait que les hirondelles peuvent trouver en hiver leur nourriture en abondance.

Quand ses parents lui dirent qu’il fallait se préparer à partir elle déclara : «Pourquoi se soucier de partir, ce n’est qu’un détail ! Je connais bien des hirondelles rustiques qui restent ici, de même que nos cousines les hirondelles de rocher».

« Oui, mais ces hirondelles de Noël sont des pauvrettes, répliqua sèchement son père, et qui se retrouvent sans rien à manger quand l’hiver est venu !»

«Ce ne sont pas des paresseuses, répliqua Madame-je-veux, j’ai vu une hirondelle de rivage creuser avec son bec pendant 5 jours dans les graviers et le sable d’une berge pour se faire un bel appartement. Et elle s’y ai fait un nid de plus de 60 cm de profondeur, comme un terrier ! »

« Je trouverai d’autre compagnie. » En fait, ce que ne savaient pas ses parents, c’est que l’hirondelle blanche s’était acoquinée avec un gros Coucou de passage depuis le printemps. Qui se ressemblent, s’assemblent …

Elle trouvait bien un peu bizarre le goût du Coucou pour les choses moches et tout ce qui tourne autour de la mort. Et il y avait une devinette qui l’énervait car elle n’arrivait pas à trouver la solution. Le Coucou lui répétait : « Je les ai vues danser avant leur mort, je les ai vues mourir, et pourtant je les ai vues danser encore après leur mort… de quoi s’agit-il  ? Devine un peu petite hirondelle ! »

Et ce Coucou passait son temps à jouer à cache-cache dans le nid des autres. Alors plutôt que d’entreprendre ce voyage fatigant dont on lui parlait à l’automne, Madame-je-veux voulait rester s’amuser avec lui, même sans ses parents.

« Tu verras, on ne manque jamais de nourriture, dans nos contrées »… Un jour son ami lui avait montré une véritable poire, poussant au milieu des fruits rouges des buissons d’aubépine, dont se régalaient les oiseaux.
“Méfie-toi du gros Coucou, avait pourtant dit Philothée à l’hirondelle, il fait semblant de jouer à cache-cache avec les petits oiseaux, mais c’est un gros tricheur, séducteur et dangereux ! Ne va pas jouer avec lui, c’est un voleur… D’ailleurs un jour il faudra que je vous raconte aussi toute son histoire.”

Mais l’hirondelle blanche n’écoutait que ses caprices, et pas l’avis des autres. Cette vieille chouette l’agaçait, elle lui trouvait plein de défauts et trop sûre d’elle-même. Philothée avait osé lui dire un jour : « Ce qui te déplaît en moi, corrige-le en toi. Le pire des défauts est de les ignorer ; et celui qui renonce à devenir meilleur cesse déjà d’être bon. »

 

voir ensuite
fleur T1✿14 l’hirondelle n’eut plus que du lierre à manger.
fleur T1✿15 avant un hiver gelé et neigeux
fleur T1✿16 dont les flocons de neige finiront même par la faire tomber de sa branche

 

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