fleur T1✿41

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(voir avant : le bouquet de l’escargot T1✿31)

bouquet du printemps / T1✿40  Où l’on voit que les végétaux communiquent et vivent leur propre cycle.

✔ fleur T1✿41 : Tapis de fleurs

“Celui qui se lève sans faire de bruit mais réveille tout le monde” était déjà là… Le jour était levé, et Philothée secoua Zakou en lui posant la seule question à la quelle elle était sûre de ne jamais recevoir de réponse négative : « es-tu réveillé ? ». En répondant, le petit écureuil ne pouvait pas dire non !

Il se leva prêt à repartir à l’aventure dans les grands bois, pour une nouvelle journée s’annonçait belle.

C’était au début du printemps, les jours commençaient à s’allonger. On était au temps où les délicates feuilles, vert tendre, sortaient encore fripées sur les branches des hêtres. Zakou avait envie de les prendre en salade, comme il aimait croquer les extrémités des nouvelles pousses de sapins avec leurs aiguilles vert clair.

L’arrivée du printemps avait été saluée tout d’abord par l’explosion d’un tapis de fleurs en trompette jaune et blanche. Entre mars et avril, pendant une vingtaine de jours, des touffes de jonquilles des bois avaient soudain égayé les fûts des vieux chênes et des hêtres qui ne s’étaient pas encore recouverts de feuilles.

Les jonquilles sont très résistantes, elles ne craignent ni le gel, ni les maladies, ni les insectes, et peuvent vivre plusieurs dizaines d’années. Mais il leur faut de la lumière pour fleurir en sous-bois au début du printemps. Elles ne comptent pas trop sur leurs petites graines noires pour se multiplier ; mais elles continueront davantage leur vie grâce à leur bulbe souterrain, capable de se diviser.

Aujourd’hui c’était un tapis de jacinthes sauvages mauves qui était apparues ailleurs dans les vastes bois que parcourait l’écureuil. Quel merveilleux spectacles que ces sous-bois couverts de fleurs !… Cette couleur bleue-violette lui rappelait les étendues de bruyères à la floraison moins éphémère. Combien de fleurs merveilleuses que pourtant personne ne verra ?

Il avait plein de questions en tête. Le petit écureuil se demandait souvent pourquoi ceci, pourquoi cela… Quand revenait toujours la même idée au point de ne pas arriver à dormir, il allait se confier à Philothée la chouette qui l’apaisait parfois  en disant : « Ressasser… dans un sens comme dans l’autre cela revient au même ! »

La question qui le travaillait actuellement c’était de savoir comment les plantes communiquaient. Il aurait bien voulu pouvoir leur parler, comme à des animaux. Mais leur langage semblait étrange.

Quand un animal est menacé, il peut s’enfuir et chercher de l’aide. Mais comment faire quand on est un végétal attaché les pieds à cette terre ?

Il avait entendu parler du buis attaqué par la chenille de la Pyrale, un papillon noir et blanc. Pondues sur les buis, ses larves voraces faisaient des ravages dans les feuilles qui mouraient. Mais le buis est capable d’appeler à sa rescousse un prédateur de la Pyrale !

En émettant une odeur particulière, le buis en danger prévient et attire une minuscule guêpe parasite appelée trichogramme qui va pondre ses œufs dans les œufs même du papillon Pyrale ! Quelle ingéniosité…

Avec le printemps la vie renaissait et on entendait de nombreux insectes qui s’affairaient autour de ces floraisons nouvelles. « Bzzz, Bzzz, Bzzz… » Zakou reconnu le bruit d’ailes de mouches du côté d’un bouleau. Mais il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond. C’était toujours le même bruissement et au même endroit. Une mouche restait sur place… peut-être avait-elle découvert un trésor. Mais pourquoi battait-elle toujours des ailes ?

voir ensuite
fleur T142 Buzale la mouche prise dans la sève de bouleau.
fleur T143 des champignons invisibles reliés aux racines des arbres.
fleur T144 camouflages des Syrphes et de l’araignée Thomise.

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