L’intériorisation des principes catholiques

Par sa promesse, le garçon s’engage à observer la loi scoute qui, quoique très exigeante en soi, est facile à comprendre et à concrétiser, car elle est tout à fait adaptée à la jeunesse. Or, chez les SdF, le premier principe lui donne des intentions spirituelles. La loi devient, orientée par la Foi , un moyen de vivre quotidiennement selon les préceptes catholiques. “Ta loi […] t’aidera à mieux comprendre dans la pratique de la vie quotidienne ce qu’exigent de toi les commandements de Dieu dont elle n’est que la transcription presque intégrale” (Père Sevin, s.j., Pour devenir SdF , Spes, Paris, 1931). Le père Sevin explique très bien comment la loi scoute agit sur le garçon pour l’inciter sans cesse aux vertus chrétiennes. “La pédagogie du scoutisme […] ressemblera à celle du Maître qui n’a pas ouvert un cours de religion, mais qui enseignait sur les grandes routes, ou assis sur l’herbe, en conversant et en faisant découvrir par ses disciples eux-mêmes les vérités dont Il voulait les pénétrer. […] . Ce qui confère au scoutisme sa valeur morale, c’est qu’il est un moyen -un entre autres- d’acquérir cet esprit chrétien, de le faire pénétrer plus avant dans l’âme de l’enfant, d’imprégner de Foi vivante toute la pratique de ses journées, tous les détails de ses jugements, et cela toujours, parce que, depuis le jour de sa promesse, il a contracté peu à peu l’habitude de tout apprécier, hommes et actes, d’après leur conformité morale avec la loi scoute dont il sait très bien qu’elle n’est que la transcription concrète des commandements de Dieu. […] . La religion cesse de n’être aux yeux du scout qu’un ensemble de dogmes et d’obligations morales qui l’atteignent individuellement, pour devenir, ce qu’ elle est en réalité, tout un monde, toute une atmosphère au milieu de laquelle il vit, dont il vit” (Père Sevin, s.j., Le Scoutisme , Spes, Paris, 1922, p.50 et p.218-219).

C’est pourquoi les SdF se targuent de forger des âmes d’élite par une pédagogie qui, si elle puise sa force dans les sacrements de l’Eglise catholique, et s’oriente totalement vers une finalité religieuse, donne les moyens concrets de mettre en pratique les Grâces reçues et de les faire fructifier pour atteindre leur fin. “La loi scoute […] nous facilite l’accomplissement (de la vertu) par la création d’un milieu favorable et l’emploi de moyens particuliers, […] plaçant sans cesse devant nos yeux, en formules concrètes et précises, notre idéal.” (Père Maréchal, o.p., SdF et ordre chrétien , éditions de la Revue des Jeunes, 1932, p.35). Cette loi suffit donc, du moment qu’elle est vécue en esprit surnaturel, à diriger toute la vie morale. “Le camp! C’est là que la loi scoute va jouer successivement et simultanément, dans tous ses articles, car la loi scoute est la loi de tous les camps SdF” (Chanoine Cornette, in BdL n°23-24, mars 1932). Dans la même idée, l’entrée de Chamarande, qui reçoit tous les camps-écoles, et de nombreux autres camps régionaux ou nationaux, est surmontée d’une banderole sur laquelle est inscrit “La loi scoute est la loi de ce camp”. Car cette loi contient en elle-même toutes les exigences de la vie chrétienne, pour la vie individuelle de l’âme comme pour la vie en communauté.

Une brochure au titre significatif, “Une méthode de formation d’élites : le scoutisme”, révèle bien l’effet de la loi sur le garçon, à partir du jour de sa promesse. On peut s’étonner que la promesse soit souvent confondue avec l’observance de la loi, qui ne constitue que sa troisième partie . C’est que les deux premières définissent le but (servir Dieu, l’Eglise, la patrie, et aider son prochain en toutes circonstances), et équivalent aux préceptes de l’Évangile. Mais on a déjà étudié la finalité des SdF, qui se rangent parmi les œuvres d’Eglise, et poursuivent le même but. Quant à la promesse d’observer la loi scoute, c’est elle qui donne sa spécificité au scoutisme, sa manière particulière d’atteindre le but défini par les deux premiers engagements, et permet ainsi d’intérioriser les principes catholiques. Cette brochure affirme donc que par sa promesse, le scout est “résolu à se travailler lui-même, à se transformer lui-même, avec le secours divin […] Tâche très ample, mais c’est la loi. Tâche ardue, mais on s’y décide, comptant sur la Grâce de Dieu. […] . En plus des moyens surnaturels communs à tous les groupements catholiques, le milieu scout favorise singulièrement la tâche du garçon” (Une méthode de formation d’élites : le scoutisme , brochure des SdF). Des considérations sur le rôle du CP montrent encore que formation SdF et formation catholique reviennent au même, ou, plutôt, ne font qu’une. “Le CP a […] un rôle spirituel qui consiste à former chez ses garçons a) l’esprit scout, b) l’esprit chrétien – l’un étant inséparable de l’autre” (Chanoine Rabier, in BdL n°55, fevr.1935). Chez les SdF, scoutisme et catholicisme se compénètrent donc pour agir réciproquement l’un sur l’autre. BP lui-même veut que le scoutisme fasse pénétrer la religion dans la vie quotidienne du garçon. Les SdF, qui ont surnaturalisé point par point la méthode du fondateur peuvent y compter bien davantage encore. ” Sa religion n’est plus une habitude du dimanche, elle est quelque chose de vivant qui agit sur toute sa vie, qui l’imprègne, qui la règle, car elle inspire sa promesse et domine sa loi scoute” (Ce qu’est le scoutisme , brochure des “troupes du Cardinal” , édition des SdF, 1925).

Il faut apprendre au garçon “à s’unir à Dieu par le sensible, par la nature, par la surnaturalisation des menues actions de sa vie quotidienne” (Un aumônier, Pour mener au Christ mes garçons , La Hutte, Paris, 1938). Le scout ne sépare donc pas sa vie naturelle de sa vie spirituelle : c’est tout au long de sa journée qu’il juge tout à la lumière de sa loi et qu’il agit en conséquence. “Par la loi scoute, librement acceptée et, chez les jeunes catholiques, vécue en esprit surnaturel, il (le scoutisme) soumet la volonté aux règles du devoir et enseigne les vertus du plus pur christianisme” (Chanoine Cornette, conclusion des SdF , bibliothèque catholique illustrée, Bloud et Gay, p.55). Et le cardinal Dubois, observateur extérieur du scoutisme, bien que tout à fait favorable, comprend bien ce levier exceptionnel de la loi et de la promesse pour la vie chrétienne. “La religion pénètre vraiment votre vie, elle l’informe, elle l’élève et la rend si heureuse! Pour vous, cette magnifique forêt est devenue une vraie cathédrale. Cet autel rustique construit de vos propres mains reste perpétuellement dressé au centre même de votre activité. Vos prières courtes mais si prenantes pénètrent tout ici, vos gestes, vos repas, vos amusements”(Allocution de Mgr. Dubois à Chamarande, en sept.1934). Et le commissaire de la branche aînée parle des” routiers sincères qui s’efforcent réellement de regarder tous les problèmes de leur vie à la lumière de leur Foi” (Commissaire Goutet, aux Journées Nationales des 26, 27 et 28 déc.1936,à Marseille, n° spécial du Chef (n°140), févr.1937, p.119).

Et si le scoutisme pousse ainsi à une vie perpétuellement chrétienne, c’est que l’engagement de la promesse ne se réduit pas à une attitude spécifique aux activités scoutes, mais donne une règle de vie quotidienne . En effet, l’obligation de la BA journalière rappelle chaque jour au garçon qu’il a pris un engagement et qu’il doit le tenir en permanence. Cet aspect devient encore plus important, chez les SdF, avec le troisième principe : “Le devoir du scout commence à la maison.” “C’est à la maison, c’est au lever, c’est le long du jour que vous êtes scouts catholiques et que vous agissez comme tels […] . Vous agissez sous l’influence et de votre loi et de vos principes et de la Grâce que votre prière si belle demande à notre Seigneur Jésus” (Allocution de Mgr. Salièges, in BdL n°56, mars 1935). Et le commissaire national de la branche éclaireur insiste sur ce point. “Nous voulons arriver à ce que le garçon soit partout et complètement scout, soucieux de son honneur, serviable, loyal et propre. […] . >Viser le scout civil , c’est lui faire comprendre que ce n’est pas le garçon kaki qui nous intéresse, mais celui qui est à l’école, à la maison et au travail” (Commissaire Blanchon, aux Journées Nationales des 26, 27 et 28 déc.1936,à Marseille, n° spécial du Chef (n°140), févr.1937, p.102 et 110). Dans un texte destiné aux veillées de promesse, où l’on médite sur l’engagement à prendre le lendemain, l’abbé Richaud essaie de donner au garçon conscience que son scoutisme, vécu en esprit catholique, doit animer ses moindres actions. “Cette BA quotidienne, je la ferai, Seigneur Jésus, pour accomplir votre commandement : <>. […] . Le sacrifice, et le sacrifice à la maison, c’est ce qui me rend le plus semblable à Jésus. […] . Tout ce que nous dit l’Évangile de Lui à cette époque de sa vie, qui est celle que je traverse en ce moment, c’est qu’il était soumis à ses parents” (Abbé Richaud, Veillées de prière , Téqui, Paris, 1928, 4e édition, p.7 et p.45). La vie cachée du Christ, qui, sans aucun acte grandiose, contribue à notre rédemption, parce que le Christ se soumet en permanence à son devoir d’état, par amour pour son Père, incite donc le scout à appliquer dans les moindres de ses pensées, de ses paroles et de ses actions les préceptes du scoutisme catholique.

On n’est pas étonné, alors, que le père Sevin, fervent admirateur de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, ait trouvé dans le scoutisme une spiritualité à son goût. Car sainte Thérèse ne fait aucune action d’éclat, mais elle parle de sa “petite voie d’enfance spirituelle”, qui lui permet de se sanctifier à travers ses plus menus efforts de la journée, accomplis en esprit surnaturel. D’ailleurs, le père Sevin s’intéresse aux écrits de cette discrète carmélite avant même qu’elle ne soit canonisée (en 1925), et il rédige une brochure à son sujet entre 1911 et 1915 . On se souvient aussi qu’en 1916, il appelle sa première troupe scoute de Mouscron les guides de Thérèse de l’Enfant-Jésus. Il rapproche ainsi d’office le scoutisme de la sanctification par la ” petite voie “.

Car, lorsque le scoutisme exalte l’ardeur des garçons avec des récits chevaleresques héroïques, il n’enseigne pas moins à accomplir les moindres exigences du devoir quotidien avec une magnanimité d’intention. C’est d’ailleurs pour rappeler les trois principes et la Sainte Trinité que le père Sevin explique la figure du trèfle comme emblème des SdF. “Symbolisant en souvenir de saint Patrick l’unité en trois personnes de la Sainte Trinité, le trèfle rappellera toujours nos devoirs envers Dieu, Père, Fils, Saint Esprit” (Père Delmas, in BdL n°55, févr.1935). Ces conditions permettent d’acquérir, à travers l’observance de la promesse scoute, des mérites pour le Ciel. “Pour un catholique, la BA quotidienne du scout doit être posée en état de Grâce : elle prend alors une valeur éternelle, elle nous maintient unis à notre divin Chef, Jésus-Christ, qui s’est incarné pour servir jusqu’à la BA de la croix” (Père Delmas, in BdL n°55, févr.1935).

Dans l’ensemble, cette obligation de BA quotidienne joue beaucoup pour l’intériorisation des préceptes catholiques. ” C’est par des actes précis, concrets, et souvent quotidiennement répétés, qu’on acquiert des vertus, qu’on se crée des habitudes” (Chanoine Cornette, in Le Chef de sept.1923, p.246). Or le chanoine Cornette tire tout simplement cette théorie de saint Thomas d’Aquin , qui distingue les vertus surnaturelles, infusées directement par Dieu dans l’âme, des habitus, que l’on acquiert à force de les pratiquer. Elles doivent donc être imposées par l’éducation pour ensuite devenir spontanées. “La BA scoute est la première obligation du scout. Y être fidèle chaque jour, c’est créer l’habitude du dévouement” (Père Delmas, in BdL n°55, févr.1935). “Penser à se donner, sans qu’on le leur (aux scouts) dise, d’eux-mêmes […] : voilà le secret bienfaisant que produit le souci de la BA journalière” (Père Maréchal, o.p., SdF et ordre chrétien , éditions de la Revue des Jeunes, 1932, p.89). Le même raisonnement pousse à interdire de fumer. Certes, le fait que la santé fasse partie des cinq buts du scoutisme entraîne l’absence de tabac. De là à ce que BP en fasse une quasi incompatibilité avec le scoutisme, il y a une marge. C’est que l’abstinence de cigarette, effort quotidien dans un monde où presque tous les garçons fument, éduque la maîtrise de soi. “C’est un fait : le tabac gagne du terrain […] Est-ce un mal? […] . Moi, je dis carrément : oui, non pas que fumer soit un mal en soi, mais ne pas pouvoir s’imposer cette petite privation indique bien peu de caractère. Je crois qu’il est question dans l’Évangile de la <>!” (Abbé Chassaigne, in BdL n°52, nov.1934).

La promesse, qui engage à observer la loi et l’obligation de BA quotidienne, engage bien sur la voie d’un christianisme vécu au quotidien, si bien qu’on peut l’appliquer sans jamais participer à des activités scoutes. L’abbé de Grangeneuve parle ainsi de “la promesse d’être scout toujours et partout, c’est-à-dire de faire passer avant tout autre chose, dans tous les cas et toutes les situations, le service de Dieu et du prochain” (Abbé de Grangeneuve, in Journal des vaillants compagnons de saint Michel n°23, sept.-oct. 1921, p.2). Et il conclut : “l’idéal scout et l’idéal chrétien, la vie scoute et la vie chrétienne s’harmonisent merveilleusement; bien plus exactement, ils sont un seul et même idéal, une seule et même vie : l’idéal scout, c’est l’application pratique à des garçons du XXème siècle de l’idéal évangélique” (Abbé de Grangeneuve, in Journal des vaillants… n°16, nov.1920, p.2). On a déjà vu les cas des “scoutes semeuses” et des “scouts allongés”. Certains sont aussi appelés isolés, à juste titre puisqu’ils n’appartiennent à aucune troupe, mais qu’il veulent pratiquer l’esprit scout. On en trouve dans les campagnes trop clairsemées ou dans tous les diocèses dont l’évêque refuse l’introduction des SdF. Ils portent les insignes des “troupes par correspondance”, reçoivent la revue destinée aux scouts, et essaient de vivre selon l’esprit scout. Voici ce que le BdL conseille aux aumôniers qui correspondraient avec certains d’entre eux : “Faites en sorte que ces garçons aient une âme de scout, qu’ils soient pris par l’idéal scout, qu’ils fassent leur promesse, tout seuls peut-être, dans le silence d’une église vide, mais qu’ils la vivent et qu’ils vivent leur loi, et qu’ils pratiquent eux aussi la BA de chaque jour et les trois vertus spécifiques du scout” (in BdL n°56, mars 1935).

On en vient à se demander à quoi servent toutes les activités scoutes , s’il suffit de vivre selon les engagements de la promesse pour intérioriser la morale catholique et se sanctifier dans les moindres actions. Mais la situation de scout isolé reste particulièrement difficile, et elle nécessite une volonté dont bien des adolescents s’avèrent incapables. Au camp, tout porte à observer la loi scoute et à le faire en esprit de Foi. Il devient alors plus facile d’en prolonger les bonnes habitudes, une fois rentré chez soi. De plus, tout le côté technique contribue à l’esprit scout . Comment aider les autres quand on ne sait rien faire de ses dix doigts? Et l’émulation appelle à toujours se surpasser, alors que le scout isolé manque de repère et de motivation. D’ailleurs, le jeu lui-même suscite l’esprit scout -et il faudrait plutôt dire le jeu d’abord, car il constitue la base de la pédagogie de BP En effet, “s’il est une disposition d’âme que le jeu requiert et développe entre toutes, c’est l’honneur” (Père Maréchal, SdF et ordre chrétien , op.cit., p.128). Or l’honneur est le fondement du scoutisme, en tant que gage de la promesse. Il faut donc développer le sens de l’honneur chez le scout, pour qu’il reste toujours motivé à tenir son engagement. Et le Docteur angélique lui-même reconnaît la valeur pédagogique du jeu. “Quand saint Thomas d’Aquin étudie gravement les vertus pratiquées dans le jeu, il les ramène à la franchise et à l’amitié. […] . Il n’y a pas d’abîme véritable entre le jeu et le travail ; il n’y en a pas non plus entre le jeu et la prière” (Abbé Richaud, Veillées de prière , Téqui, Paris, 1928, 4e édition, p.114 et 116). Car il ne faut pas oublier que, chez les SdF, les vertus de dévouement, de franchise, et autres que développe la pratique du scoutisme s’accompagnent toujours d’une intention surnaturelle. C’est donc bien les préceptes chrétiens eux-mêmes, et non pas seulement les qualités naturelles, que les SdF introduisent dans la vie quotidienne du garçon.
Bien entendu, il est très difficile de savoir comment tous ces efforts des SdF pour former des âmes catholiques ardentes se concrétisent sur les scouts, et s’ils perçoivent vraiment leurs activités et leurs camps comme un moyen de sanctification. Du moins peut-on juger des vocations issues du scoutisme. ” C’est chaque année que nombre de nos chefs ou de nos garçons nous disent que c’est leur scoutisme, par sa loi et sa promesse, qui les a mis sur le chemin du séminaire ou du noviciat . Et les autres disent des partants : <>.” (circulaire privée aux aumôniers et aux chefs , édition des SdF, Paris, déc.1923, p.8). En 1938, le père Forestier publie une brochure intitulée “Du scoutisme au sacerdoce” . Un ecclésiastique témoigne : <> (in BdL n°55, févr.1935). “Tel autre, devenu mariste, avoue que, sans le scoutisme, il eût sombré à la crise de la puberté. Et il sent que, pour être un bon religieux, il lui faudra rester fidèle à son idéal de scout-routier” (Père Forestier, o.p., Du scoutisme au sacerdoce, brochure extraite de la Revue des jeunes de févr.1938, p.7).

Or Mgr. Bruno de Solages considère cette fidélité à l’esprit scout dans la vocation comme la preuve de sa valeur surnaturelle. “Que non seulement des hommes entrés dans la vie, mais des séminaristes après s’être donnés à Dieu, des religieux après leurs vœux, des prêtres après leur sacerdoce, trouvent encore pour leur vie personnelle un soutien dans cette promesse du temps de leur adolescence, c’est pour moi la preuve saisissante que le scoutisme a trouvé le secret de saisir par ses tréfonds l’âme” (Père Forestier, Du scoutisme au sacerdoce , op.cit.p.5). Dans l’ensemble, en 1934, une enquête du BdL révèle que cinq- cent quatre-vingt dix scouts sont à ce moment- là au Grand Séminaire (Mgr. Bruno de Solages, Philosophie du scoutisme, éditions des SdF, Paris, 1934, p. 11). De leur côté, de nombreux chefs laïcs appartiennent à des tiers-ordres. À commencer par le Chef scout de l’Association de 1921 à 1936, le général de Salins, qui, trois ans avant sa mort, entre dans le tiers-ordre dominicain, où il rejoint Macedo. Quant à Lucien Goualle, il fait partie d’un tiers-ordre franciscain. Tous ces exemples donnent donc une idée de la vie religieuse concrètement et quotidiennement vécue par les scouts.