Prenez n’importe quel garçon de onze à dix-huit ans, ardent et vigoureux : habillez-le en scout, exploitez cette source d’énergie qui est latente en tout adolescent, canalisez-la et lancez-la dans des directions utiles. Mais soyez humains. Ne croyez pas que ce torrent ne débordera jamais, que son cours ne déviera point. Les ailes d’ange ne font pas partie de l’uniforme et il ne faut pas s’attendre à découvrir des petits saints de biscuit sous le chapeau scout. De tout cela, il y a fort peu chez le garçon ordinaire, mais ce que l’on trouve chez lui, c’est un fond inépuisable de désintéressement, de virilité, de courage et de persévérance, qui ne demande qu’à se manifester, pour peu que vous vous donniez la peine de l’extraire de la façon qu’il faut. Œuvre difficile et de longue haleine, soit, mais je doute fort qu’on rencontre un seul homme qui ait essayé d’enseigner le scoutisme aux enfants et qui ne convienne qu’avec tous ses ennuis, c’est un des jeux les plus passionnants auxquels il ait jamais joué.
Père Jacques Sevin, le Scoutisme, 1924, page 15
Définition du scoutisme (dite de “Chamarande” )
Le scoutisme est un complément d’éducation. Pour base il prend la religion – pour nous la religion catholique – pour méthode caractéristique, l’étude de la nature, qu’il pratique dans le cadre d’une fraternité de campeurs, et il a pour but d’aider l’enfant, garçon ou fille, à développer personnellement sa santé, son habileté professionnelle, et surtout à devenir un caractère et à prendre l’habitude du service et du dévouement : ainsi, le jour venu, se sera-t-il préparé à être un bon citoyen des républiques de ce monde et du royaume de Dieu
Père Jacques Sevin. “Pour penser scoutement”, Éditions SPES, Paris, 1934, page 85