fleur T1✿37

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(voir avant la fleur T1✿36 : Limaçons)

bouquet de l’escargot / T1✿30

✔ fleur T1✿37 : Arc en Ciel

Le petit écureuil n’avait jamais encore considéré les choses de ce point de vue, mais il se dit que cela n’était pas si bête, après tout. Et cela permet de voir toujours le bon côté des choses ! Tardif l’escargot devint un ami, et il continua à parler avec lui tout en marchant un peu, sous la pluie.

« Si tu veux voir un Arc en Ciel, il faut d’abord accepter la pluie ! Regarde comme c’est merveilleux… Avant de se coucher le soleil nous offre ce magnifique spectacle. Quelle harmonie de lumière, chaque couleur a sa place ! Et comme dit le proverbe :” Arc-en-ciel du matin : chagrin. Arc-en-ciel du soir : espoir”… »

«  Pourquoi dis tu cela ? ce n’est pas en regardant un arc en ciel qu’on peut savoir si la pluie va continuer ou s’arrêter !»
«  Eh bien si ! Ne méprise pas la sagesse et l’expérience de nos anciens rassemblées dans ces vieux dictons.
Écoute moi bien : on ne peut voir un arc-en-ciel qu’en face de soi, donc cela veut dire que le soleil est exactement derrière soi, projetant sa lumière sur l’ “écran” d’eau de pluie.

Du coup, si tu réfléchis un peu, le matin on ne peut voir des arcs-en-ciel qu’à l’ouest, et le soir que du côté est… Et comme par ici les nuages de pluie passent généralement d’ouest en est, ce proverbe a tout à fait raison !

« Comme j’aimerais que cet arc-en-ciel demeure jusqu’à ce que j’arrive à courir dessous… » S’écria le petit écureuil.

« Il ne faut pas s’habituer à ce qui est merveilleux. L’extraordinaire ne doit pas devenir ordinaire, lui répondit Tardif. Si un arc-en-ciel dure un quart d’heure, on ne le regarde plus !»

Zakou se dit que décidément, il avait encore plein de choses à apprendre auprès des autres. Les maximes du grand livre de la forêt sont aussi nombreuses que les gouttes de pluie. Il voulait en savoir plus sur le mode de vie de Tardif, son nouvel ami.

« Nous, les escargots on hiberne aussi l’hiver. Quand nos petits vont éclore, il faut qu’ils restent dans l’obscurité, tout humides. Leur fragile coquille est encore translucide, et un rayon de soleil suffirait à les tuer.

Peu à peu cette coquille grandit en rond : quand je me rétracte à l’intérieur je dépose un mucus calcaire sur le pourtour de l’entrée ; du coup en séchant, par couche successive, l’enroulé de ma coquille s’allonge.

Et je ne respire pas la bouche, mais par la peau, avec un unique poumon dont l’orifice se trouve à l’entrée de ma coquille. »

« Tu as quand même une bouche.» remarqua Zakou.
« Et j’ai même des dents… En fait ma langue est équipée de 1.500 dents toutes minuscules, qui forment ainsi une longue râpe, bien pratique !»

« D’accord, je ne vais pas vite, mais je ne suis pas un paresseux, continua Tardif, car je me lève très tôt, “à la fraîche”. Tu comprends, j’ai absolument besoin d’humidité, alors j’en profite pour aller manger avant que le soleil ait fait disparaître toute la rosée.
Mais s’il pleut, alors mon repas peut se prolonger des heures durant…

Les orties ne me font pas peur. Je suis insensible à leurs poils urticants, car ils se retrouvent englués par le mucus que je secrète.

Heureusement, car j’ai la peau si fine qu’il me suffit de me tremper dans l’eau pour boire. Mais en revanche je dois fuir l’évaporation. Alors parfois l’été, s’il n’y a pas de rosée, je suis capable d'”estiver”, enfermé dans ma coquille, en attendant des jours meilleurs. C’est à dire des jours où il pleut. Du beau temps donc, n’est-ce- pas ? M.P.P.L.M. ! »

« En somme pour toi “estiver”, c’est comme hiberner pour nous ? »

voir ensuite
fleur T138 Comment Tardif l’escargot a gagné la course contre le cochon sauvage.

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