fleur O5✿32

bit.ly/livredelaforet

(voir avant la fleur 5✿31 Chélido l’Alouette)

bouquet de l’alouette/ O5✿30
✔ fleur O5✿32 : Bischiniz et le mot de passe

« En volant tout là-haut j’ai vu des choses qui se passent bien loin. Comme le jeune faon voulant passer la porte franche » déclara l’alouette.

« Une porte… qu’est-ce que c’est ? » demanda l’écureuil qui n’en n’avait jamais vue dans la grande forêt.

« C’est un passage pour entrer dans un autre monde , comme la mort ou la vie disent certains oiseaux.  J’ai vu de là haut Bischiniz le jeune faon revenir plusieurs matins frapper à cette porte» repris l’alouette.

Il voulait découvrir au-delà de la porte franche, mais chaque matin il entendait une voix de l’autre côté qui demandait : « Qui est là ?».
A chaque fois Bischiniz répondait, « c’est moi », ou bien, « c’est un petit faon », etc… Mais cela ne devait pas être le bon mot de passe attendu, car la voix de l’autre côté répétait toujours cette question en trois mots « Qui est là ? »

Tout les jours où il revenait c’était la même question : « Qui est là ?». La voix de l’autre côté attendait simplement la bonne réponse : mais Bischiniz le jeune faon n’arrivait pas à trouver…

Un jour enfin j’ai vu s’approcher le grand cerf accompagnant son fils. Il lui avait appris à ne pas penser d’abord à soi-même, ni même à tout ce qui était à extérieur. Du coup quand la voie de l’autre côté demanda « qui est là » ils répondirent : « C’est toi ! »
Et aussitôt la porte s’ouvrit ; le petit faon découvrit de l’autre côté qu’elle était cette voix !

« Toi qui connais cette famille de cerf, repris Zakou, dis-moi donc où je pourrais faire leur connaissance. »
« Suit le bruits des pics, et ils te mèneront là où la biche a mise bas » répondit Chélido. Son petit Bischiniz était bien caché dans l’herbe haute de la clairière quand il est né.

Mais l’écureuil n’entendit aucun pic, et ne vit d’abord qu’un gros Merle noir qui retournait les feuilles de son bec jaune en sautillant sur place. Il cherchait à extirper quelques vers de terre en les tirant de leur trou.

Zakou avait bien reconnu le merle à sa posture caractéristique quand il atterrissait : redressant vers le ciel sa longue queue comme un balancier, avant de la rabaisser doucement à l’horizontale. Comme les merles sont particulièrement intelligents, l’écureuil lui demanda dans quel coin de la forêt il pourrait entendre des pics creusant leur loge.

« C’est qu’ils sont nombreux et tambourinent aussi pour faire connaître aux autres les limites de leur territoire. » dit le Merle
« Oui mais c’est difficile d’avancer sans savoir le chemin » dit l’écureuil.

« Avance vers le soleil levant, tu entendras bientôt leur tambourinage, par là bas » répondit le Merle en s’envolant.
« Plutôt que de s’imaginer que c’est le chemin qui est difficile, mieux vaut reconnaître que c’est le difficile qui est chemin ! »

voir ensuite
fleur O533 Pic et Pics
fleur O534 invités au festin de Nebra

bit.ly/histoiresforet

Print Friendly, PDF & Email