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(voir avant la fleur O5✿24 : Partage de glands)
bouquet du coucou / O5✿20
✔ fleur O5✿25 : Alerte au Coucou
C’est alors qu’on entendit un petit cri à la lisière du bois qui répétait « Coucou, coucou… ». Et comme la plupart des oiseaux s’envolèrent, Zakou crut qu’ils partaient vexés à cause de la petite leçon qu’il leur avait donnée.
Mais ce n’était pas cela. La mère Ageasse qui était restée seule sur sa branche attira son attention sur des indices près de la flaque d’eau : à côté d’une empreinte de patte à 4 doigts en forme de large X. il y avait une pelote de régurgitation pleine de petits poils.
Philothée fit remarquer « Cette empreinte est peut-être la marque d’un épervier ou d’un pic, mais je ne crois pas qu’ils rejettent des boulettes de poils comme les chouettes ! On dirait que cette boulette est pleine des piquants de chenilles urticantes…»
Zakou avait vu déjà observé des nids de chenilles processionnaires, comme des toiles d’araignées blanches autour des branches de pins. C’était drôle de voir comment avançaient ces petites chenilles à la queue-leu-leu : leur queue rejoignait leur tête jusqu’à former une boucle, et puis elles projetaient leur tête…. avant de recommencer.
Mais il savait qu’il ne faut pas toucher ces chenilles velues, car elles portent sur leurs poils un poison qui irrite. Quel drôle d’oiseau pouvait donc manger sans crainte de telles chenilles urticantes ?
« Tu viens de l’entendre, lui fit remarquer la Pie. Tout le monde à reconnu le coucou, et c’est pour cela que les oiseaux se sont enfuit à tire d’aile. »
« Ils sont partis jouer à cache-cache avec le Coucou ? » demanda l’écureuil innocemment.
« Oh non, avec le genre d’oiseau c’est un jeu bien cruel, où on risque son nid, ainsi que les œufs qui sont dedans.
Demande à Philothée comment il s’y prend. Il faut aussi que je file surveiller ce qui se passe chez moi. Quand les oiseaux entendent au printemps ce cri du coucou, ils ne sont guère rassurés !» et la pie s’envola à son tour, laissant seul l’écureuil avec la chouette qui ne dormait que d’un œil.
« Raconte moi Philothée, pourquoi ils ont tous peur de ce coucou. Moi je trouvais plutôt sympathique son appel dans les bois ».
« C’est que tu ne connais pas sa tactique pour s’incruster chez les autres, lui expliqua Philothée. Ce gros oiseau est un squatter qui ne prend pas la peine de construire son nid, préférant prendre ceux des autres.
Les rouges gorges ont bien essayé de le chasser de leur territoire mais chaque année, début avril, ce coucou migrateur revient pour quelques mois, après une boucle de près de 12.000 km !
Ensuite les coucous s’en retournent fin juin (ou début juillet), alors que leurs jeunes s’envoleront vers l’ Afrique courant août, sans jamais avoir vu leurs parents leur montrer l’itinéraire de cette migration… »
« Et comment ont-ils pu être nourris et grandir, s’il n’existe pas de vrai nid de coucou et que leurs parents s’en vont si vite ? »
« Ce cri “coucou, coucou” que tu as entendu est celui des mâles. Ils ont plusieurs femelles dans les parages, mais celles-ci restent discrètes et se cachent pour aller pondre dans le nid d’autres oiseaux. »
« Alors le petit coucou a aussi des parents adoptifs ? » dit Zakou.
« Oui… et qui vont bien s’occuper de lui. Mais le jeune coucou est égoïste à mort ! A peine éclos il va prendre la place et la nourriture des autres jeunes oiseaux du nid en se faisant gaver par leurs parents.
Et même, dès les premières heures, le jeune coucou gris arrive à pousser avec son dos encore nu les autres œufs jusqu’à les faire tomber hors du nid…
Et les parents “adoptifs” continuent à nourrir ce goinfre meurtrier sans se rendre compte de rien ! »
« Alors, il ne fait jamais rien pour aider ses parents ?»
« Si quand même. La mère Ageasse qui a aussi adopté d’autres petites pies orphelines peut en témoigner. Elle m’a raconté comment un coucou geai qui avait été pondu dans son nid de pie avait éloigné des mammifères prédateurs qui rodaient autour.
Les parents du coucou geai qui surveillaient de loin leur petit sont venus à la rescousse pour aider la pie à protéger son nid.
Et surtout le petit coucou a largué une substance noire et gluante tellement malodorante que l’odeur a repoussé les autres prédateurs ! »
Zakou n’écoutait que d’une oreille discrète. Depuis quelques minutes il entendait un bourdonnement d’insecte qui l’énervait. Mais là c’est une autre histoire
voir ✔ le bouquet de l’araignée / F6✿10.