… J’ai, comme beaucoup, été surpris d’entendre parler du Village dans la presse et de découvrir les nouveaux tourments frappant Riaumont ces derniers jours.

Je ne puis qu’imaginer le chaos qui doit régner au sein de vos murs, ni le tourment de chacun des religieux de la Sainte Croix, que j’ai toujours sentis comme pleinement dévoués à leur action éducative.
Au-delà du respect que j’ai pour vous tous, je ne peux croire aux accusations lues ici et là quant à la maltraitance qui caractériserait Riaumont.

J’ai vécu comme garçon de Riaumont. Un an. Si je ne peux pas dire que j’ai aimé cela (l’éloignement de la famille, la rigueur à laquelle je n’étais pas habitué, la vie en collectivité avec des enfants si différents les uns des autres, avec des histoires parfois très lourdes derrière eux, …), je n’en regrette rien et n’en garde pas le moindre mauvais souvenir !

J’ai l’intime conviction que je ne serais pas l’homme que je suis aujourd’hui sans mon passage au Village, sans l’influence que vous avez tous, à votre échelle, eus sur moi. Vous avez su me pousser sur une voie qui me permet d’être fier de la vie que je mène, des choix que je fais. Je ne vous en serai jamais assez reconnaissant !
Sans cet attachement, sans cette reconnaissance, je n’aurais pas continué à fréquenter le village plus de 10 ans. Comme scout, avec le soutien de mes parents puis routier, adulte et seul responsable du choix de rester. J’ai pris plaisir et je me suis épanoui à m’y investir comme chef.

Les raisons qui m’ont poussées à prendre mes distances sont totalement d’ordre personnel. En aucune façon motivées par une divergence quant aux pratiques pédagogiques menées par les éducateurs constituant votre communauté. Et pourtant, j’étais moi aussi devenu enseignant, adepte de la bienveillance, opposé à une quelconque forme de violence, physique ou psychologique. Je vous ai vu raisonner les plus fortes têtes, accompagner chaque garçon du village de votre mieux, et pour son bien. Encore aujourd’hui, je suis persuadé de votre dévouement pour chacun d’eux.

Alors, quand je lis les articles dans la presse, je souffre avec vous. Je trouve cela injuste mais j’essaye de me persuader que justice sera rendue, que le Village pourra poursuivre son histoire malgré cette tempête. De tout cœur…

Et pourtant, j’avoue que j’ai beaucoup souffert d’être convoqué pour témoigner dans l’affaire des agressions sexuelles qui auraient eu lieu avant et pendant mon passage comme garçon de Riaumont. Non pas que j’ai vu ou entendu parlé de quoi que ce soit ! Au contraire, et j’en ai témoigné en mon âme et conscience ! (…)

Dans tous les cas, je tiens à vous témoigner de mon soutien des plus sincères, et, pour l’importance que ça peut avoir en ces moments de doutes, de ma très grande reconnaissance pour ce que vous avez, tous, activement participé à faire de moi.

En union de prière et avec un salut scout aussi fraternel que je puis le faire,

François, Baribal O.

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