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(voir avant la fleur T1✿22 : Cycle de lunaison)
bouquet de la nuit / T1✿20
✔ fleur T1✿23 : innombrables étoiles
La nuit avait désormais tout recouvert de son manteau de velours. Le jour a des yeux, la nuit a des oreilles… Les bruits semblaient étouffés, tout était calme dans un silence que ne brisait que les mots échangés à voix basse entre la Zakou et Philothée.
Les étoiles apparaissaient innombrables au firmament, chacune plus ou moins brillante.
« Si j’avais des ailes comme les grands oiseaux, demanda l’écureuil, combien de temps faudrait-il pour que je vole vers les étoiles ? »
La chouette restait immobile, mais sa tête tournait souvent à droite et à gauche, observant tout ce qui se passait dans l’obscurité. Philothée lui dit alors :
« L’énigme des étoiles est vielle comme une moule d’eau douce. Tant de générations se sont posé la même question : combien sont-elles, à quelle distance de nous ? Quelle est leur histoire ?
Je crois que depuis qu’il a des yeux capables de se lever vers le ciel, tout le monde s’est posé ces même interrogations… Toi aussi tu dois aller de l’avant, qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière
Alors partons ensemble pour un merveilleux voyage dans les étoiles. Et pour aller plus vite, imagine que nous chevauchions un rayon de lumière, à la vitesse faramineuse de 300.000 km. par seconde (plus de sept fois le tour de la terre à l’équateur en moins d’une seconde)…
A cette vitesse là, on serait tout de suite sur la lune, mais il faudrait quand même 8 minutes pour atteindre le soleil.
Et pour rejoindre Pluton, la dernière planète de notre système solaire située à 6 milliards de kilomètres, cela prendrait 5 heures. »
« Mais les planètes ne sont pas des étoiles ? » demanda Zakou.
« Non, il ne faut pas confondre la lumière des étoiles (comme pour nous le soleil) avec les petites planètes rocheuses qui peuvent le refléter. »
Celle qu’on appelle par exemple “étoile du berger” est en fait une planète. Tu l’as sûrement déjà remarquée, c’est la première à apparaître le soir dans le ciel côté est. Et la dernière aussi à disparaître le matin à l’est, du côté du soleil levant.
En réalité il s’agit de la planète Vénus, qui ne brille qu’en reflétant la lumière du soleil, comme pour la lune. »
«Et notre soleil alors, est-il une grande étoile ? » demanda l’écureuil.
« Non il n’est pas très gros. Même s’il pourrait contenir plus d’un million de planètes de la taille de notre terre, le soleil est plutôt modeste par rapport aux autres étoiles.
Et puis, entre notre soleil et l’étoile suivante, il y a tellement de vide ! C‘est presque inimaginable. Si le soleil avait la grosseur d’un petit grain de sable, à cette échelle là, l’étoile la plus proche (Alpha du Centaure) serait à 16 km. Et la suivante ? À 41 million de millions de km… »
Zakou commençait à avoir le vertige face aux proportions gigantesques de l’univers.
« Cette seconde étoile la plus proche, qu’on appelle Sirius, est 26 fois plus brillante que notre soleil, et sa lumière met plus de 8 années à nous parvenir.
C’est merveilleux, n’est-ce pas ? Mais il a des choses plus grandes encore !..
L’hiver on peut facilement repérer le baudrier d’Orion avec deux étoiles brillantes : Beltégeuse et Rigel. On les imagine côte à côte, mais en réalité elles sont environ à 650 et 850 années lumière !
Mais si on voit si bien l’étoile Rigal, c’est parce qu’elle est 20.000 fois plus lumineuse que notre soleil.
Et puis au bout de l’épée d’Orion, il y a une immense nébuleuse de gaz incandescent (appelée M.42) à plus de 1.625 années lumière de nous…
C’est merveilleux, n’est-ce pas ? Mais il a des choses plus grandes encore !..
Regarde par exemple la brillante Déneb, une étoile qu’on voit l’été dans la queue du Cygne. Le rayon lumineux qu’on voit ici est parti d’elle il y a plus de 3.000 ans !
Si cela se trouve, l’étoile en réalité est morte depuis des années ? Mais ses rayons ne nous arrivent que maintenant. L’espace est comme une machine à remonter dans le temps… Nous regardons du passé !
« Là je suis un peu perdu, dit l’écureuil. Parle moi plutôt de l’étoile polaire qui, elle, reste fixe. »
« Disons plutôt qu’on a l’impression qu’elle reste toujours au même endroit, repris Philothée. Comme si toutes les autres tournaient autour d’elle . C’est l’axe pour se diriger vers le nord. Attention, cette étoile polaire ne porte pas le nom d’Éléonore mais celui de Polaris !
Même à cheval sur ton rayon à la vitesse de la lumière, tu ne risques pas de faire un aller-retour jusqu’à Polaris. Elle à plus de 430 années lumière d’ici !
C’est merveilleux, n’est-ce pas ? Mais il a des choses plus grandes encore !..
Car jusqu’ici on a imaginé ce voyage que dans notre galaxie. Quand tu regardes la voie lactée, c’est en réalité la coupe de notre galaxie que nous voyons à travers. Et pour la traverser il faudrait quand même 100.000 années lumière… »
Le petit écureuil posa alors une dernière question « Et combien d’autres galaxies on peut apercevoir ? »
« 3.000 galaxies sont visibles à l’œil nu, mais il y en aurait 1.000 milliards d’autres… contenant encore pour chacune des millions de milliards d’étoiles ! »
Mais des gros nuages commencèrent à passer devant la lune. Le temps allait se gâter. Un grondement de tonnerre éclata au loin. Mais là c’est une autre histoire…
voir ensuite ✔ le temps de l’escargot : bouquet de l’escargot (T1✿30)
