fleur 0✿11

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Histoire de l’enfance / 010 : Où l’on voit comment Zakou partit en quête du mystérieux Royaume

✔ fleur 0✿11 : Enfance au nid

Il était une fois, dans une forêt près d’ici, un petit écureuil nommé Zakou Guerlinguet.

La famille Guerlinguet n‘était pas bien riche mais avait plusieurs cabanes dans les arbres. Elle utilisait comme refuge un trou creusé par un Pic par exemple, ou bien récupérait un ancien nid de Pie.

Ou alors les écureuils construisaient leur propre nid, avec un toit conique de branches entrelacées. Le dôme devait être assez épais pour offrir une protection efficace contre la pluie et la neige.

Le petit Zakou aimait ce nid confortable tapissé de mousse à l’intérieur. Comme il vivait heureux, en ce temps là, serré contre sa mère  qui l’allaitait avec ses trois frères et sœurs !

L’entrée du nid, orientée vers l’est, pouvait recevoir les premiers rayons du soleil levant. Et du côté opposé, une autre petite ouverture assurait l’aération.

Mais Zakou ne vit pas tout de suite cette belle lumière, les petits écureuils naissant aveugles le premier un mois. Il y a beaucoup de belles choses que ses yeux n’avaient pas encore vues.

Il faut vous dire aussi que notre petit écureuil ne connut même pas son père. Avant sa naissance M. Guerlinguet était parti chercher à manger pour toute la famille, mais Zakou ne le vit hélas jamais revenir.

Pourtant « l’amour d’un père est plus haut que la montagne, l’amour d’une mère plus profond que l’océan »… Que lui était-il donc arrivé ? Son papa était-il mort en tombant d’un arbre, poursuivi par une martre ? Peut-être s’était-il sacrifié pour en détourner l’attention du nid ?

« Rien n’est plus sûr que la mort, rien n’est moins sûr que son heure ». Retrouverait-il un jour son père ? Zakou portait toujours cette question et cette absence comme une blessure secrète.

L’absent s’éloigne chaque jour, et le temps passant, il se mit à penser à d’autres choses. Le petit écureuil grandissait, et dans quelques semaines il faudra quitter le nid familial. Mais quand viendra l’heure de partir vivre sa vie ailleurs, Zakou se dira encore que, peut-être un jour, il découvrirait la vérité sur son père.

En tout cas sa mère, même seule, avait déjà bien éduqué ses enfants. « Un écureuil est toujours propre » répétait-elle. Et elle veillait à ce qu’ils gardent un pelage impeccable. De dos, Zakou est roux au dehors, mais la face intérieure de son corps est toujours blanche.

Après avoir dormi toute la nuit, enroulé dans son nid avec sa queue comme édredon, l’écureuil sortait à l’aube en commençant par se secouer, s’étirer, se gratter.

Après ce dérouillage matinal, Zakou avait appris à bien faire sa toilette en se frottant le visage avec les paumes de ses petites mains, et se peignant les longs poils de la queue avec ses griffes.

L’écureuil n’a pas peur de l’eau, il sait même traverser des cours d’eau en nageant fort bien.

Une fois achevée sa toilette minutieuse, l’écureuil se redresse enfin, assis sur son derrière Et il observe minutieusement son entourage, avant de sortir et descendre (tête en bas), le long du tronc.

Il faut dire que Zakou a appris aussi à être fin observateur ! Un écureuil ouvre ses yeux et ses oreilles… Il est capable d’entendre la chute d’un gland sur la mousse. Et comme la plupart des rongeurs, il entend les ultrasons et sait en émettre.

Zakou savait même reconnaître si l’écureuil qui avait rongé une pomme de pin était gaucher ou droitier. Comment cela ? En observant bien la trace des dents selon que la pomme de pin avait été tenue de la patte droite ou gauche.

Il aimait décortiquer ainsi les glands, faînes, noix, noisettes, et tous les fruits des résineux. Mais il appréciait aussi au printemps des pousses d’arbres et bourgeons à fleurs. L’écureuil peut manger également des fleurs de pissenlit ou de merisier (et il aime bien les cerises).

Omnivore il lui arrive de manger aussi quelques insectes, des larves, des cocons de fourmis. Mais Zakou était particulièrement friand de champignons, et il appréciait aussi l’écorce sucrée du frêne, ou la peau parfumée des rameaux d’aulne.

Sachant reconnaître ces animaux et végétaux, il était bon observateur. Par contre il faut reconnaître que Zakou n’avait pas beaucoup de mémoire…

voir ensuite

fleur 012 jouant avec le moustique qui zozote et vole dans le vide
fleur 013 échanges avec Philothée la chouette, bonne observatrice
fleur 014 le secret de l’air par ceux qui savent voler.

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